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Archive 9ᵉArt
par Elsa - le 1/04/2015
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par Elsa - le 1/04/2015

Soucoupes, la critique

Après Vilebrequin en 2007, Arnaud Le Gouëfflec et Obion se retrouvent pour Soucoupes, une bande dessinée de SF dont la légèreté accompagne à la perfection l'arrivée du printemps.

Ils sont là. Après tout ce temps à les imaginer...

Les extra-terrestres viennent d'arriver sur Terre, leurs soucoupes peuplent notre ciel, et quelques-uns de leurs ambassadeurs sont désormais parmi nous. L'effervescence est palpable, sauf peut-être chez Christian, disquaire dans une petite ville de province. Pour lui tout ça c'est des conneries, la solution à tous nos problèmes ne va certainement pas nous venir de l'espace et de ses habitants. Et des problèmes, Christian en a, surtout avec les femmes.

Et puis un jour, un de ces extra-terrestres entre dans sa boutique. Il veut apprendre et découvrir ce qu'est la musique. Avec un tel professeur, il va être servi.

Du cercle aux notes de musiques.

L'idée de départ de Soucoupes vient d'un des nombreux jeux graphiques contenus dans Vilebrequin, une double page où l'histoire était racontée aux travers de cercles. Il aura ensuite fallu cinq ans pour construire cette histoire, comme l'explique Obion sur son blog. La base de Soucoupes, c'est donc le cercle, que l'on retrouve dans les formes de nombreux éléments de l'histoires, des soucoupes aux vinyles. 

Pour autant l'exercice de style reste secondaire dans le plaisir de lecture. Le récit tout en humour et en justesse dépeint avec beaucoup de malice le quotidien d'un quarantenaire qui préfère subir sa vie, et râler, que de faire le moindre effort pour que la situation change. C'est pourtant à travers les yeux de ce personnage bougonnant qu'un extra-terrestre décide de découvrir notre planète, et sa beauté. Si tout commence par la musique, Christian va de fil en aiguilles montrer bien d'autres choses à son nouvel accolyte, et la bande dessinée devient alors une ôde joyeuse aux petits bonheurs qui composent la vie, et un hommage à l'art et à ses richesses. 

On pourra regretter un léger manque de densité, de profondeur, dans l'histoire, mais les personnages sont croqués avec une telle justesse, les dialogues sont si réussis, qu'on pardonne aisément le reste, passant en compagnie de cet improbable duo un excellent moment.

Et si l'histoire se dévore avec un tel plaisir, c'est aussi parce que les planches proposées par Obion sont vraiment superbes. Entièrement réalisées en numérique, elles nous entrainent dans un univers coloré, souvent joyeux, mais également chargé d'une poésie teintée de nostalgie. Le trait est vif et pétillant, réhaussé par une superbe mise en couleur pour un résultat délicieusement rétro.

Soucoupes est une bande dessinée de science fiction pleine de malice. Un jeu graphique et d'écriture démarrée par un cercle, qui va finalement bien au-delà du simple exercice de style. Un joli regard sur l'humain, ses désillusions et surtout ses petits bonheurs.

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