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par Elsa - le 17/07/2015
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par Elsa - le 17/07/2015

Un petit livre oublié sur un banc tome 2/2, la critique

Le diptyque Un petit livre oublié sur un banc vient de se terminer. Un joli jeu de piste auquel nous convie Grand Angle.

Signé : Un inconnu.

Camélia trouve un livre sur le banc d'un parc, elle commence à le lire. Il n'est pas excellent, et pourtant elle est captivée par le récit. Et plus encore que l'histoire, la jeune femme est intriguée par des mots entourés. Ces mots forment une phrase, composée par un inconnu pour la prochaine personne qui trouverait cet ouvrage. C'est ainsi que commence une correspondance improbable, joyeuse, mais aussi obsédante, qui au fil des pages se transforme en enquête.

La curiosité de Camélia est piquée à vif, et il faut bien l'avouer, son correspondant anonyme occupe toutes ses pensées. Elle découvrira coûte que coûte qui il est réellement.

Une simple rencontre, parmi les mots.

Cette histoire imaginée par Jim, et mise en dessin par Mig, est une jolie ode à l'échange, et à la littérature. S'inspirant des bookcrossing, qui font vivre de manière spontanée ou plus organisée des échanges de livres, parfois en les déposant dans des lieux publics pour que d'autres personnes les découvrent, Un petit livre oublié sur un banc se transforme en enquête, et en rencontre.

Camélia suit son intuition et des pistes pas toujours très fructueuses. Le récit manque un peu de profondeur, parfois, mais n'en reste pas moins touchant, rempli de personnages lumineux, d'humour et de bonne humeur. Il est aussi rempli de gens pas vraiment heureux dans leur présent, mais bien décidés à saisir les occasions que le destin sèmera sur leur chemin pour aller de l'avant. Entre les lignes, Jim pousse son héroïne à sortir de sa zone de confort. Quelques mots entourés au stylo par un inconnu, et voilà qu'elle se retrouve à questionner sa vie, sa relation amoureuse, son quotidien. Lui conviennent-ils vraiment ? 

Il suffit parfois d'une rencontre, d'un instant, pour tout faire basculer. Et c'est ce que raconte cette petite bande dessinée pleine de simplicité, mais aussi d'une certaine poésie. Cette poésie vient souvent du silence, joliment mis en image par Mig, qui travaillait en parallèle sur ce diptyque et Ogrest. Il expliquait d'ailleurs en interview comme cette manière de mettre en scène le silence l'avait marqué, et il faut dire que le résultat est très réussi. En quelques cases, parfois même en une, on ressent parfaitement ce moment si particulier où, quel que soit ce qui nous entoure, on est totalement happé par la lecture. Les gens autour peuvent bien nous parler, rien d'autre ne compte que les héros qui évoluent sur papier.

Le trait est doux et dynamique, et fait subtilement passer les émotions qui traversent les personnages, que ce soit Camélia ou ceux qui croisent, longuement ou furtivement sa route.

Grand Angle, qui décidément recèle beaucoup de jolies surprises dans son catalogue, nous invite à nous asseoir sur un banc. A lire, à prendre le temps, à ressentir et à nous interroger. Un joli cadeau que ce petit livre...

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