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par Manu - le 15/12/2013
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par Manu - le 15/12/2013

Ce que je retiens de cette semaine #2

Toujours en pleine lecture de Dragon Ball (d'ailleurs merci pour vos conseils de lecture pour la suite, ils seront suivis avec attention), la semaine n'en a pas pour autant été monotone. Le paysage français de la BD est toujours aussi passionnant, et en voici quelques preuves.

Être auteur de BD, tout comme être cinéaste ou créateur en tout genre, ne doit pas être chose facile. Créer pour le public, c'est s'exposer à son jugement, et s'exposer au jugement de critiques expertes ou non, auto-proclamées ou non. De quoi donner envie de rendre la pareille.

Manu Larcenet a décidé de s'attaquer au "microcosme" de BD francophone, et plus particulièrement à ses critiques. Ca semble fair-play, mais ça soulève plusieurs questions. Deux en particulier que je me pose assez régulièrement depuis que je travaille sur Comicsblog (et le réseau ARTS par extension). Deux question auxquelles je n'ai pas trouvé de réponse :

- S'exposer au public devrait-il garantir à l'auteur de ne pas être jugé ? Certes, l'auteur ou l'artiste apporte quelque chose à un public. Quelque chose de personnel, d'intime. Et ça peut ne pas sembler correct d'aller critiquer quelqu'un qui s'ouvre à vous comme ça. Mais d'un autre côté, dans un monde qui est devenu une industrie du divertissement, le public doit-il tout accepter de facto, quelque soit sa qualité, alors qu'il met souvent le prix pour accéder à l'art (dans ce contexte d'industrie, je vous laisse juger de si je devrais user du terme "Art" avec ou sans majuscule) ? Si chacun doit avoir sa chance, chacun doit aussi peut-être accepter qu'on n'a rien sans rien. Faisant partie des juges auto-proclamés, j'ai parfois voulu passer de l'autre côté du miroir en écrivant quelque chose. Qui sait, peut-être certains de mes projets ont-ils plus ou moins avancé dans ma tête ou sur le papier. Mais sans cesse je me confronte à ce que je lis ou vois dans la production existante, et sans cesse je me demande ce que pourrait valoir et apporter ce que j'ai en tête. Peut-être faut-il seulement l'accepter.

- A l'opposé, quelle valeur porte le jugement du quidam lambda sur une oeuvre qu'il ne serait pas forcément capable de créer ? C'est peut-être la question que je me pose le plus, et que Manu Larcenet met en image avec la simple question "Et t'y connais quoi toi, en art ?". C'est vrai, je n'ai pas fait d'école d'art. Je suis même plutôt scientifique et on ne peut pas dire que j'excellais dans les matières créatives lors de ma scolarité. Mais d'un autre côté je me dis que je suis aussi capable de savoir quand un plat n'est vraiment pas bon sans pour autant savoir le cuisiner correctement. Je sais détecter les défauts dans ma maison sans pour autant être capable de la construire. Et je sais forcément mieux que mon chef ce qu'il doit me faire faire sans pour autant être capable de gérer son poste. Alors devrais-je vraiment savoir dessiner une BD pour dire que tel ou tel artiste se moque un peu du monde ? Je ne pense pas, mais je vous laisse juger.

En attendant que quelqu'un me trouve les réponses à ces questions, nous serons là pour juger, et probablement pour rire devant le "Microcosme" de ce monsieur Larcenet qui porte un si joli prénom.

Je parlais de la vie avant Internet sur SyFantasy la semaine dernière, et à quel point c'était quand même bien de ne pas tout voir du film avant d'aller au cinéma*. Il n'empêche, avant Internet notre champ de vision était tout de même vachement limité. Je ne saurais compter le nom de personnes (d'amis !), d'artistes, de films, de séries ou d'oeuvres en général que je n'aurais jamais découvert sans Internet. Et je ne vous parle pas du savoir en général. Et si ce n'est rien de neuf, Internet m'a montré une fois de plus cette semaine comme le monde a changé ces 15 dernières années.

Avant pour qu'un artiste puisse exposer et vendre ses oeuvres, il aurait fallu qu'il se fasse connaître de la plus difficile des manières. En démarchant, en creusant son trou chez un éditeur ou une gallerie, en poussant toujours plus son travail en avant et en espérant un jour avoir sa place dans une gallerie ou chez un revendeur. Aujourd'hui, non que le travail soit vraiment moindre, les possiblités sont bien plus grandes, et Blacky nous montre qu'il suffit de beaucoup de talent et d'un site Internet pour se mettre en avant. Sans Internet, je ne sais pas si Doggybags ou The Grocery existeraient. Il est probable que si, pas forcément sous cette forme, mais en tout cas leur popularité aurait probablement mis plus de temps à exploser. Et aujourd'hui on peut admirer le travail de Blacky et bien d'autres, et l'acquérir si on le souhaite, grâce à quelques clics de souris ou en posant son doigt sur une tablette tactile. C'es quand même beau la technologie, non ? 

 

* au moment où j'écris ces lignes, on me reproche de vouloir le contraire quant au trailer d'Interstellar. Je crois que je demeurerai incompris sur le sujet.

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