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par Strafeur - le 7/04/2016
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par Strafeur - le 7/04/2016

Hellfest x ARTS : Perkeros, Detroit Metal City, Freak Kitchen et Juanjo Guarnido

Les liens entre la musique et la bande dessinée sont nombreux. Que ce soit le sujet de ces dernières ou tout simplement l'accompagnement préféré des auteurs tout au long de leurs longues heures de création, la musique fait partie intégrante de (très) nombreuses bandes dessinées. 

Ces deux arts ont la particularité d'être très variés, décuplant les genres et sous-genres pour essayer de contenir le flux créatif de leurs nombreux acteurs. Dans la musique, il est un genre mésestimé qui renferme pourtant l'une des communautés les plus actives et éclectiques qui soit : le metal.

Les plus assidus d'entre vous le savent déjà, le Hellfest et ARTS s'associent pour vous proposer tous les mois un dossier qui s'efforcera de dévoiler les liens étroits qui existent entre les grosses guitares et la culture pop. Et pour fêter ça, nous vous proposons de tenter de remporter un pass 3 jours pour l'édition 2016 du festival en mettant vous même en avant ces/vos liens, en les tweetant avec le #HELLFESTxARTS.

Après s'être plongé dans la vie de H.R.Giger, nous allons aujourd'hui nous attarder sur trois oeuvres représentatives des trois grands mouvements de la bande dessinée au sens large. Ainsi, nous allons revenir sur le phénomène qu'est devenu le manga Detroit Metal City, avant de découvrir plus en détails le comic-book finlandais Perkeros, puis de terminer sur une petite surprise du coté du franco-belge. 

 

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la musique traditionnelle japonaise est loin d'être aussi remuante que les décibels de la distorsion des guitares. Pourtant, la culture populaire du pays du soleil levant a depuis longtemps intégré ce genre musical, notamment grâce à la déferlante du phénomène X-Japan au début des années 90, introduisant au passage le terme de visual kei dans la musique nipponne. La particularité de ces groupes est alors d'aborer un style vestimentaire très travaillé, n'hésitant pas à user de nombreuses accessoires et autre maquillages, s'inspirant de nombreux horizons tels que les films, les mangas ou la littérature, sans pour autant donner dans un genre musical commun. 

Parmi eux, le groupe de heavy metal Seikima-II - certains d'entre vous les auront peut être vu lors de leur passage remarqué durant la Japan Expo 2010 - a marqué de nombreux esprits. Et notamment celui de Kiminori Wakasugi, qui publiera en 2005 les premières pages de Detroit Metal City, traduit trois ans plus tard en France par 12 bis

On y découvre Sôichi Negishi, un jeune japonais plutôt tranquille et musicien à ses heures perdues qui affectionne particulièrement la pop suédoise et qui doit jongler avec une double personnalité pour le moins étrange. En effet, dès qu'il s'emporte un peu, le gentil homme se  transforme en bête de scène répondant au nom de Johannes Krauser II. Cette seconde facette de sa personnalité est le leader du groupe D.M.C. (Detroit Metal City), dans lequel il assure le chant et la guitare. Véritable phénomène dans la scène underground japonaise, le groupe s'est fait connaitre grâce à des paroles violentes et des prestations scéniques dentesques, alimentant de très nombreuses légendes urbaines autour de Krauser et de son groupe. 

L'ensemble du récit est parsemé de nombreuses références à la culture metal et à son histoire, que ce soit lorsque le chanteur mange une chauve souris ou que Sôichi Negishi est confondu avec Sid Vicious - bassiste emblématique des Sex Pistols. Si le ton trash/humoristique du manga pourra déplaire à certains, il n'en demeure pas moins une vraie déclaration d'amour à ce genre musical mésestimé. Volontairement grossier et choquant, le récit n'hésite pas à jouer avec les clichés du genre et à donner dans l'auto-dérision, afin de dénoncer aussi bien la condition de la femme que le fanatisme de certains metalleux. Detroit Metal City se place ainsi comme une référence pour tous les fans de metal et/ou de manga.

Le manga a connu une adaptation animée en 2008, assurée par le Studio 4°C (Berserk, Mutafukaz), qui reprend l'intégralité des dix tomes de la version papier en douze épisodes. Comme le manga, l'animé n'hésite pas à donner dans des cadrages et des découpages ingénieux, offrant une expérience de visionage très agréable malgré le rythme très soutenu tout au long de la série.  

L'oeuvre de Kiminori Wakasugi a également connu, quelques jours après le lancement de l'animé, une adaptation live dans laquelle on retrouve le groupe au complet, constitué, comme dans le manga, de Johaness Krauser II (guitare/chant), Alexander Jagi (bassiste) et Camus (batterie). Le groupe a enregistré un album entier, après avoir publié plusieurs singles, répondant au nom de For The Movie qui renferme une dizaine de morceaux voguant dans un deathmetal sombre, reprenant le propos violent des paroles déjà imaginées dans le manga. 

La particularité du film est la présence au casting de Gene Simmons, bassiste et chanteur légendaire du groupe Kiss, qui a foulé les terres du Hellfest en 2010 et en 2013. Le nom de l'oeuvre rendant elle-même hommage à la chanson Detroit Rock City du groupe américain, la boucle est ainsi bouclée.  Il tient ici le rôle de Jack II Dark, empereur - Emperor dans la version originale - du black metal. De passage au Japon, c'est D.M.C. qui assure sa première partie, l'occasion pour Krauser de s'emparer du titre de souverain ainsi que de sa guitare légendaire, objet de nombreux fantasmes et autres légendes urbaines toutes plus folles les unes que les autres.

Le groupe a splité en 2010, et l'oeuvre de Kiminori Wakasugi s'est depuis forgé un statut d'incontournable auprès des fans grâce à un propos intemporel et deux adaptations réussies.

Comme tout phénomène japonais, Detroit Metal City a eu le droit à de nombreux produits dérivés, dont des figurines, permettant d'afficher à la fois votre passion pour la culture japonaise et votre amour pour le metal. Le genre de produits dérivés malheureusement trop rares dans ce genre musical qui regorge pourtant d'imageries très recherchées.

Detroit Metal City est sens contexte le manga japonais la plus liée au metal. On peut également cité d'autres oeuvres abordant le sujet ou ses codes, comme le très bon Deathco,  ou encore l'apparition de groupe comme Maximum The Hormone, qui avait littéralement retourné le Hellfest en 2011, au générique de l'adaptation animée de Death Note

D'autres références sont également présentent dans de nombreuses oeuvres comme Bastard !, de Kazushi Hagiwara, dont le héros Dark Schneider, emprunt son nom au premier chanteur d'Accept, Udo Dirkschneider.

Enfin, sachez que Glenn Danzig, en plus d'avoir connu une impressionante carrière au sein de The Misfits puis en solo, est également un grand fan de manga et plus particulièrement de Devilman. En effet,  il a édité l'oeuvre de Go Nagai ainsi que d'autres mangas, dont G.O.T.H., aux États-Unis grâce à sa propre maison d'édition Verotik Comic Book

Bien évidement, beaucoup  d'autres liens entre le metal et les mangas existent. On aurait pu vous parler de l'omniprésence de ces derniers dans les paroles, le style et même le nom de Rise Of The Northstar (que l'on aimerait retrouver tout bientôt par ici) ou du groupe turc maNga. Mais nous vous proposons désormais de nous attarder sur une autre oeuvre, d'un autre genre, qui puise également ses bases dans le metal : Perkeros.

À l'époque où le Hellfest répondait encore au nom de FuryFest, le festival clissonnais accueillait déjà Anthrax, qui compte en ses rangs l'un des plus fervants défenseurs des comics dans le milieu du metal en la personne de Scott Ian. En effet, le guitariste et dernier membre fondateur présent dans le groupe officiant au sein du Big 4, est un mordu de bande dessinée américaine depuis son plus jeune âge. Il a par ailleurs scénarisé la mini-série Lobo - Highway To Hell, mais nous reviendrons là-dessus le mois prochain sur Comicsblog, c'est promis. 

Les plus calés d'entre vous auront déjà posé leurs mains sur le comics français Welcome To HELL (fest) de Johann Guyot, dont le second volume est attendu le 3 juin prochain. Par ailleurs, Ankama devrait tout bientôt publier White Trash, un comic book dans lequel deux ersatz d'Axl Rose et d'Elvis Presley parcourent les États-Unis en semant le chaos sur leur passage. Autant d'exemples qui illustrent les nombreux liens qui existent entre la sphère du metal et celle des comics.

Mais aujourd'hui, nous vous proposons de nous attarder sur Perkeros, un comics finlandais publié en 2014 en France chez Casterman. Avant toute chose, sachez qu'il n'est pas nécessaire d'être un fan de musique extrême pour comprendre et apprécier ce récit. Son histoire, sa construction de des personnages ainsi que son propos reposent sur des mécaniques plus fines que celles de la distorsion.

Perkeros, c'est le nom du groupe composé des cinq personnages dont Axel, un jeune étudiant universitaire en proie aux doutes et aux questionnements quant à l'avenir qu'il s'imagine dans la musique, alors que sa compagne tente de freiner ses projets, de peur qu'il s'y perde. Une problématique qui peut paraître simpliste mais qui est ici appuyée par des personnages extrêmement bien développés, donnant à cet album une dimension très personnelle, criante de vérité.

Si l'analogie entre la musique et la bande dessinée se fait rapidement, c'est que les difficultés à vivre de son art sont semblables dans ces deux domaines et sont au coeur de l'histoire développée ici par JP Ahonen et KP Alare. Ces deux finlandais proches depuis toujours ont grandi, joué dans des groupes et suivi leurs scolarités côte à côte, jusqu'à réaliser les premières cases de Perkeros en 2006. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on le ressent tout du long tant le travail abattu est fait avec passion, minutie et talent.

Bien évidemment, le metal reste au coeur du récit. Les plus néophytes ne comprendront pas le dixième des clins d'oeil qui parsèment Perkeros, mais les plus avertis sauront apprécier la justesse de ces dernières qui parviennent à éviter les clichés du genre. De Meshuggah à Anathema, en passant par Opeth ou encore Protest The Hero, le duo d'auteurs s'en donne à coeur joie, giflant au passage les fans de metal les plus "TRVE" en déconstruisant tout au long du récit les nombreux clichés du milieu.

Reste alors une vision singulière de la musique et, plus généralement, du son. Car ici, c'est avant tout d'une passion pour le son et ses plus sombres mystères dont il est question. De nombreux thèmes comme l'archaeoacoustics (oui oui, c'est un vrai mot), la cymatics ou encore le troisième oeil y sont abordés de manières suffisamment pédagogiques et légères pour nous pousser à effectuer nos propres recherches sur l'impact des ondes sonores sur l'être humain. 

À noter que la version française est proposée dans un format franco-belge, alors que la version originale l'est elle dans un format comics. Un changement qui n'aura pas manqué de faire paniquer les auteurs (cf. Interview) mais qui offre au récit une toute autre dimension, nous permettant de profiter au maximum des multiples détails, des références aux fans les plus avertis ainsi que des ambiances de concerts. 

Nous aurions pu vous parler de Metalmaniax, fanzine tenu par Fef & SLO et dédié au metal, qui tend régulièrement du coté du Hellfest au travers ses posts humoristiques sur leur blog ou en albums reliés. Nous aurions également pu nous attarder sur l'histoire de Metal Hurlant, qui représentait l'essence même de ce genre musical au travers de ses très nombreuses parutions. 

Mais les liens qui unissent le monde du franco-belge avec celui des grosses guitares ont donné lieu à des collaborations inédites et uniques en leur genre. Parmis celles-ci, la rencontre improbable entre Freak Kitchen, groupe de heavy metal suédois, et Juanjo Guarnido, ancien animateur de génie chez Disney ayant depuis publié, entre autres, la série culte Blacksad chez Dargaud.

En février 2014, un Kickstarter répondant au nom de Freaky Project fut lancé. Ce dernier dévoilait le projet titanesque de Guarnido qui consistait à réaliser un clip d'animation pour la sortie du premier single de l'album Cooking With Pagan du groupe suédois, dont il réalisera la pochette.  

Pour l'occasion, de nombreuses contreparties furent proposées. Allant des remerciements par mail à la livraison d'un artbook dédié au projet - Juanjo Guarnido's Freaky Project - jusqu'à des sketches d'artistes comme Jordi Lafebre (La Mondaine), Tim Sale (Batman), Ralph Meyer (Asgard), Matthieu Lauffray (Long John Silver) ou encore Alex Alice (Le Chateu des Étoiles) rendant hommage à Blacksad ; de très grands noms dont les travaux sont regroupés au sein du recueil Blacksad & Friends, disponible aux éditions Big Wow! Art.

Le projet a rapidement atteint son objectif de 90,000$, finissant même à près de 143,000$, lui permettant ainsi de voir le jour. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat final est sublime. La patte de Guarnido est bien là et le groupe semble avoir été littéralement transposé dans le monde animé si cher à notre enfance. Pour cause, lors de la production, l'ancien animateur de Disney s'est basé sur une vidéo de Freak Kitchen entrain de jouer le morceau Freak Of The Week en condition live ainsi que des modèles 3D afin de proposer un résultat plus vrai que nature.  

L'ensemble du clip est quant à lui tout bonnement impressionnant. Que ce soit au travers les nombreux plans de caméra en mouvement, de l'animation des personnages ou encore de la colorisation, offrant ici une ambiance toute particulière au groupe et au propos de la chanson, on ne peut que constater que le clip en impose. Le travail titanesque des équipes du studio français Fortiche, responsable de la réalisation de plusieurs clips musicaux et vidéos d'annonces de jeu vidéos comme Wildstar, offre ainsi à Freak Kitchen ce qui devrait rester comme l'un des plus beaux de la carrière du groupe. 

De cette expérience a découlé un making-of dans lequel on y voit les équipes françaises à l'oeuvre aux cotés de Guarnido, expliquant les différents procédés utlisés durant la production du clip ainsi que l'artbook Juanjo Guarnido's Freaky Project qui retrace l'intégralité du projet, renfermant, entre autres, de nombreux croquis, une interview du groupe et de l'auteur, ainsi que beaucoup (beaucoup) d'autres surprises. En comptabilisant pas moins de 176 pages, il se place comme un véritable trésor pour les passionnés de musique et/ou de Guarnido. 


© Crédit Photo - Amélie Larignon

L'artiste espagnol a également donné quelques concerts en compagnie du groupe suédois lors de leur passage en France l'année dernière. Il y réalisait plusieurs dessins en live et s'emparait, le temps de quelques instants, d'une guitare afin d'accompagner le trio. Un véritable rêve pour lui quand on connait l'amour inconditionnel qu'il porte à Freak Kitchen. 

Par ailleurs, le monde du franco-belge compte d'autres auteurs fans de metal, à commencer par Joann Sfar qui, dans sa série Grand Vampire, introduit le personnage de Ferdinand, fan de Marylin Manson, aux cotés d'Aspirine qui est elle une fervante amatrice de gothic punk et de trash metal. 

 

En janvier dernier, nous discutions metal avec l'immense (au sens propre comme au figuré) Don Rosa, l'occasion de revenir avec lui sur sa collaboration avec Tuomas Holopaine (Nightwish).

JP Ahonen a eu la gentillesse de répondre à quelques questions afin de nous en dire un peu plus sur Perkeros mais également sur son amour pour le metal. 

JP Ahonen, l'interview

• Publiée en 2014, la version française de Perkeros est dans un format plus grand (franco-belge) que la version d'origine (comics). Est-ce quelque chose qui t'inquiétait ?

Oui bien sûr. L'album était pensé pour être plus petit, donc tous mes dessins et découpages étaient fait avec ce format en tête. Mais comme j'avais dessiné en 1200 dpi, ils ont pu agrandir les dessins sans perdre en qualité. Du coup, on apprécie mieux les détails dans l'édition française même si je préfère quand même le format et le papier original, parce que Perkeros a été pensé avec ces derniers en tête.
Je ne suis pas un grand fan du format franco-belge, je préfère des livres plus petits qui puissent être lus partout. Il y a beaucoup d'incontournables et d'albums magnifiques que je n'ai pas encore lu car ils sont trop grands pour être lus dans mon lit ou dans le bus par exemple.

• La version française inclut un flyer qui présente le groupe, ses différents membres, leurs matériels, leurs influences... Était ce une façon de légitimer vos références et montrer que vous abordiez ici un sujet que vous maitrisez ?

(Rires) Non, j'espère que notre légimité vient de l'histoire et l'univers de notre album  ! Casterman avait un partenariat avec le Hellfest et Spotify, ils ont donc voulu incorporer ce flyer à l'intérieur du tome, on a pas eu grand chose à dire la dessus. Toutes ses informations peuvent être trouvées sur le site de Perkeros, tout comme le lien vers la playlist Spotify que l'on a fait.

• Peux-tu nous parler de cette playlist ?

Bien sur ! C'est une playlist que l'on avait fait pour une interview en Finlande, mais on a pensé qu'il serait fun de donner un peu d'informations sur les influences derrière la création de Perkeros, sur ce que nous écoutons, quels groupes, artistes ou albums nous ont accompagné durant la création de ce volume. Ma propre playlist dure des jours, on a donc sortie qu'un petit bout de ce qui nous a accompagné. En revanche, à aucun moment il ne s'agit d'une bande originale de l'album, on veut que le lecteur écoute sa propre musique durant la lecture de Perkeros. Quoi qu'il en soit, c'était cool d'être partenaire du Hellfest, et j'aimerai vraiment retravailler avec eux, que ça soit avec Perkeros ou autre chose, qui sait !

• Perkeros s'ouvre sur une belle caricature d'un groupe de trve black metal. Toi même et KP Alare (ndlr : l'autre auteur de Perkeros) étiez musicien durant votre scolarité, est-ce quelque chose que vous avez vécu ?

Nous avons eu quelques projets en grandissant. Nous enregistrions quelques idées sur des cassettes que l'on se refilé les uns les autres à l'école. À la fin elles étaient à peine audible, parce que les enregistrements se superposaient et qu'on augmentait le son à chaque nouvel enregistrement (rires). Ça me gêne rien que d'y repenser. Les jeunes d'aujourd'hui ne connaitrons jamais ce problème avec tous ses programmes qu'ils ont maintenant entre les mains.

Par ailleurs KP a joué dans de vrais groupes, moi j'étais trop peureux pour jouer en live. Après être entré à l'université, faire de la musique était devenu secondaire avec toutes les autres activités qu'on avait (art, étude, freelance, rencard, fête). J'imagine que c'était pour le mieux, car aujourd'hui jouer de la guitare est un hobby, autant que j'aime dessiné, sauf que j'en ai fais aujourd'hui mon travail, ce qui est enlève malheureusement un peu de fun à cette passion.

Comme la musique et la composition ont pris une partie importante de notre jeunesse, on a éprouvé le besoin d'y revenir, d'une autre manière. C'est comme ça que Perkeros à vraiment commencé. Pour raviver la flamme, mais cette fois-ci sur du papier.

• Beaucoup d'humour est distillé tout au long de l'histoire, comme si vous essayiez de briser les clichés sur les metalleux violents, tout en leur adressant quelques clins d'oeil bienvenus, comme pour montrer que ça reste des gens normaux qui aiment la bière et la musique bien lourde.

Je suis content d'entendre que ça ressort de l'histoire ! J'aime écrire et dessiner des personnages qui semblent réel, avec plusieurs facette. Être vunérable, bête ou maladroit n'est pas forcément une faiblesse pas vrai ?

• Effectivement ! D'ailleurs, Perkeros traite des difficultés quant au fait de devenir musicien, de vivre de son art, comme avec la bande dessinée finalement. Est-ce un excutoire pour toi, montrer à tout le monde qu'il est possible de vivre de son art, tout en parlant d'une autre de tes passions?

Oui, toute l'histoire est une allégorie du processus créatif, trouver sa voie, et ce, quelque soit le medium utilisé. Dans cette optique, je ne pense pas qu'il faille être un fan de metal pour comprendre cela et donc l'histoire de cet album. Perkeros est de loin mon travail le plus personnel, et j'y ai incorporé beaucoup de sentiments, des rêves aux craintes que tout artiste doit affronter, du moins c'est ce que j'imagine.

• Ton style graphique évolue entre Disney et Pixar, mais on sent également l'influence des comics, qu'elles sont tes influences principales ?

(Rires) Et bien, je n'ai pas vraiment de références ou d'idoles sur lesquelles j'aurai pu construire mon style. J'ai juste lu énormément de choses, allant de Bone de Jeff Smith à Appleseed de Masamune Shirow, en passant par Sam & Max de Steve Purcell ; tout comme les vieux classiques franco-belges. Mixe tout ça avec un nombre d'heures incalculable durant lesquelles j'ai regardé les cartoons de Warner Bross en étant petit, et j'imagine que mon style résulte de cette alchimie. J'aime beaucoup les travaux de Becky Cloonan (Southern Cross), Kate Beaton (The Princess and the Pony) et Vera Brosgol (Le fantôme d'Anya) par exemple.

Faire partie du Flight Anthology (ndlr : recueil d'histoires regroupant de jeunes talents dont les deux premiers tomes furent publiés par Image Comics) m'a beaucoup aidé, vraiment, et ça m'a permis de revoir ma façon de travailler, d'être un scénariste en plus d'un dessinateur. Ces recueils contiennent beaucoup d'artistes que j'admire et que je suis régulièrement, ça me fait toujours bizarre de me dire que j'ai été invité à bosser avec eux.

• Tu mentionnes le dessin animé Il était une fois à propos du personnage de Kervinen qui ressemble étrangement à Maestro, ça a été une influence durant ta jeunesse ?

(Rires) Ça n'a pas réellement été une influence, c'est plus un easter egg. Je pense que ça montre bien les différents niveaux de lecture de l'histoire, et comment notre cerveau fonctionne.

• En parlant de lui, il semble immortel - 632 ans dans le texte- et avoir vécu énormement de choses dans sa vie qui lui ont finalement permis de trouver la clé de l'univers qui serait d'après lui contenu dans le son. C'est quelque chose dans lequel vous croyez aussi ?

En fait, il y a beaucoup de références derrière nos idées et concepts, donc on encourage les lecteurs à prendre le temps de se plonger dans l'album pour faire leur propre travail de détective. Comme je l'ai dit plus tôt, Perkeros a vraiment plusieurs niveaux de lecture et c'est vraiment au lecteur de décider s'il veut aller plus loin dans le concept. Le fait de les faire découvrir et déclancher la curiosité de notre lectorat nous facine, mais si quelqu'un veut juste lire et apprécier notre album sans aller plus loin, c'est cool aussi. Appréciez le comme vous voulez !

Je ne veux pas trop en dévoiler quant aux concepts derrière nos idées (il y a d'autres histoires à venir) mais je vous invite à faire vos recherches autour de l'archaeoacoustics, la cymatics, la chimie du cerveau en lien avec la musique, la glande pinéale et tous les trucs occultes autour du troisième oeil. Je pense que vous découvrirez rapidement les mêmes liens et schémas que nous.

• Ton style de dessin capture l'essence de l'ambiance des concerts, comme si tu en avais fait beaucoup.

Je n'ai jamais joué en live, mais je suis allé en voir un bon nombre bien sûr ! Je suis content d'entendre que mon style fonctionne dans ces situations car j'essaye de reproduire l'atmosphère et les sentiments qu'on vit en concert. Regarder des photos n'aide pas réellement, elles sont trop rigides et figées. En fait, la partie la plus difficile fut de trouver les éléments à utiliser dans chaque concert et les illustrations du jeu de scène, car ça doit servir l'histoire et non être là juste pour le plaisir des yeux. J'ai encore quelques idées en tête pour les prochains albums et je pense que je vais commencer à jouer avec dans un futur proche.

• Si tu devais retenir un concert en particulier, lequel serait-ce  ?

Ah !  C'est impossible d'en choisir qu'un seul ! Il y en a eu tellement de bons, allant de petits concerts à d'énormes festivals, mais aussi les petites surprises quand tu es assis au bar et qu'un groupe local vient te coller une branlée sans que tu t'y attende et en n'ayant jamais entendu parlé d'eux auparavant, tu vois ce que je veux dire ?

Je me souviens d'avoir vu Megadeth avec KP en 1997, je crois, et c'est un souvenir que je chérie énormément. On avait pris une sacrée leçon, et je pense que ma nuque s'en est souvenue durant des semaines. Un autre concert qui m'a marqué était un an plus tard, quand Moonspell est venu jouer dans un petit club à Helsinki. Ces deux là sont spéciaux car nous étions jeunes et plein d'énergie, le public ne faisait qu'un, ce qui est plutôt rare aujourd'hui.

Un autre qui m'a marqué est le passage de Tool au Ruisrock, ça devait être en 2006. Rien que d'y aller c'était déjà un sacré souvenir (rires).

• En parlant de festival, as-tu veux la programmation du Hellfest 2016 ? Quels groupes aimerais-tu voir ?

J'ai du regarder l'affiche pour être tout à fait honnête. Le line up est encore une fois impressionant, et je suis sur que je pourrais découvrir pas mal de nouveaux groupes que je ne connais pas encore. Si je devais en choisir quelques-uns, je nommerais Bring Me The Horizon, Ghost, Paradise Lost, Katatonia, Insomnium, Down (ndlr : Le groupe de Phil Anselmo a malheureusement annulé sa venue)... ceux que je n'ai pas encore pu voir finalement !

Oh, et peut être que j'irai voir ce petit groupe indé', Black Sabbath, qu'est donc ?

• Tu as l'air de travailler dans un (sublime) atelier, quels albums y tournent ces temps-ci ?

Oh merci ! Je travaille dans la ville de Tampere avec quelques autres freelances. J'aime vraiment cet endroit. C'est un peu bizarre, comme une vieille loge francs-maçonique. J'ai aucune idée quel genre de conneries ont été faites ici dans le passé, mais de vieux crystaux sont incrustés dans le plafond dans une dispositon particulière et les murs sont parcourus de petits fils qui avaient forcément des hauts parleurs au bout.

Mais avant que je ne m'égare, on parlait de musique non ? Et bien, récemment j'ai beaucoup aimé Silvër Horizon de Diablo et Hand.Cannot.Erase de Steven Wilson. En plus, j'écoute un max de vieux jazz, du jazz contemporain finlandais, un peu de post-rock et bien d'autres genres musicaux. J'écoute pas mal de bande originale en ce moment, pour me changer un peu les idées. Le plus important étant de trouver la bonne musique pour avoir déclancher le mojo créatif, parfois c'est de l'électro, parfois du death metal (rires).

• Tu sembles être un grand fan du groupe canadien Protest The Hero (ndlr : Perkeros reprend l'une de leurs chansons), j'en suis également un, au grand dam de mes collègues. 

En fait, je cherchais une chanson particulière pour cette scène dans le kebab. On avait plusieurs options, mais à la fin j'ai senti que Sequoia Throne ferait une chanson parfaitement absudre quand Aydin la chante à fond. Si tu écoutes cette chanson et que tu imagines la hauteur de chant, c'est hilarant. Fait intéressant : une des chansons que j'avais pré-sélectioné était Epic de Faith No More.

• Pour terminer, Perkeros Les Notes Fantômes apparait comme votre premier album sur votre site internet où l'on peut également trouver des tshirt à l'effigie du groupe, vos tournées de dédicaces présentées comme des tournées de groupe... Quel sera le futur du groupe ?

Comme je l'ai dit, c'est la première partie d'une série, et nous écrivons actuellement les tomes suivants. Pour le moment ça s'articule en trilogie, et je pense que ça pourrait être la meilleure option. Malheureusement j'ai eu quelques soucis dans ma vie privée, ce qui a retardé le projet. Quoi qu'il arrive, Perkeros est un projet incroyable, fait avec beaucoup d'amour, et j'ai vraiment hâte de m'y remettre. Je ne veux pas spoiler quoi que ce soit, mais je pense que nous allons voir le groupe repartir en tournée (avec quelques surprises venant de l'au-dela).

C'est au détour de la 43eme édition du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême que nous avons pu rencontrer le génie Juanjo Guarnido. Fan absolu de Freak Kitchen, il a gentiment accepté de revenir avec nous sur le clip musical d'animation qu'il a réalisé pour le groupe suédois ainsi que sur sa passion pour le hard rock et le metal.

Juanjo Guarnido, l'interview

Mattias IA Eklundh, guitariste et chanteur du groupe Freak Kitchen, de passage au Hellfest en 2010, est revenu sur sa passion pour la bande dessinée et sur le déroulement d'un projet qu'il n'aurait jamais imaginé arriver, même dans ses rêves les plus fous. Comme toujours avec lui, il nous livre ici des réponses franches avec toute la gentillesse et la folie créatrice qui le caractérise.

Mattias IA Eklundh, l'interview

• Peux-tu présenter Freak Kitchen - et toi-même - à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Nous sommes un trio suédois composé de trois chevelus : Christer Örtefors à la basse et au chant, Björn Fryklund à la batterie et moi-même à la guitare et au chant. Freak Kitchen existe depuis un moment. Le groupe a été formé en 1992, a sorti huit albums et tourné plusieurs fois autour de la Terre. À coté du groupe, j'ai sorti trois albums solo, principalement instrumentaux et publiés par Steve Vai sous son propre label (ndlr : Favored Nations). J'appelle ce que je fais en dehors du groupe de la Freak Guitar. Ce qui résume plutôt bien ce à quoi ça ressemble.

• Comment décris-tu la musique de Freak Kitchen ?

C'est toujours très heavy, accordé comme dans le rock/metal. C'est d'où nous venons. Nos racines. J'ai grandi avec AC/DC, Kiss, Iron Main... Au fur et à mesure j'ai découvert Frank Zappa, la musique traditionnelle indienne, Django Reinhardt, Miles Davis et bien d'autres. Ça, étant de la musique planante, m'a affecté et aidé pour imaginer le son de Freak Kitchen. Nous utilisons les classiques du rock : grosse batterie, une basse grave et des distortions de guitare, mais les tonalités et les rythmiques que nous utilisons n'ont pas grand chose a voir avec le metal. C'est un énorme bordel, vraiment. Mais nous l'aimons.

• En 2014, vous avez publié Cooking with Pagans, dont Juanjo Guarnido a réalisé la pochette ainsi qu'un clip animé. Avant toute chose, es-tu un grand fan de bande dessinée ? 

Je suis un grand fan du travail de Juanjo, pour tout te dire. Son implication sur Cooking with Pagans et le fait qu'il soit, contre toute attente, parvenu à faire le magnifique clip animé pour notre chanson Freak Of The Week, sera pour toujours l'un des plus grands moments de notre carrière et surtout pas quelque chose que l'on prend à la légère. Juanjo savait que je suis un énorme fan de Tintin et quand il m'a envoyé son propre travail via un gros colis FedEx , il m'a aussi envoyé des mugs de Tintin et du Capitain Haddock. Il est tellement attentionné. Je dois dire que je ne suis pas un expert en bande dessinée mais j'ai grandi en lisant les aventures du reporter belge, Spirou, Gaston, Astérix et bien d'autres.

• Quelles sont tes lectures et tes artistes favoris ? 

Aujourd'hui, sans aucune objectivité, ma meilleure lecture est Blacksad par le maitre Guarnido. Fabuleux. Chaque page est une oeuvre d'art incroyable.

• Vous avez donc travaillé ensemble sur la pochette de l'album et sur le clip animé, vous avez même fait un kickstarter. Peux-tu nous raconter cette histoire épique ? 

Tout est une idée originale du maitre à penser Juanjo. Nous avons apprécié l'expérience et étions sidéré tout au long de cette dernière. Bien sûr, les gars et les nanas adorables du studio Fortiche de Paris ont tenu un rôle très important, en particulier Julien Rossire, tout comme Steve Morger et sa maison d'édition Big Wow! Art avec qui nous avons beaucoup travaillé pour monter le projet Kickstarter, tout comme le livre, à faire tomber des machoires, dédié à ce projet appelé Juanjo Guarnido's Freaky Project. Mais en fin de compte, c'est la vision géniale de Juanjo et le fait d'y avoir mis nos tripes qui ont fait que ça a pris forme. Nous avions un dossier Dropbox dans lequel ont été uploadés des fichiers tout au long de la production. C'était comme Noël, on voyait la vidéo prendre vie jour après jour, image après image. Personne ne peut imaginer la masse de travail réalisée pour ce projet. Nous leur sommes très reconnaissants. J'ai encore du mal à réaliser que tout ceci s'est vraiment passé. 

• Comment avez-vous travaillé avec Juanjo Guarnido ?

C'est un amoureux de musique. La musique est quelque chose de très important pour lui. C'est également un bon guitariste et il connait très bien nos morceaux. Pour faire simple, nous nous sommes d'abord filmés en jouant cette chanson (Ndlr : Freak Of The Week) dans des conditions live. Guarnido voulait reproduire avec précision la façon dont nous jouions. Une tâche quasiment impossible qu'il a accompli, grâce à sa sagesse, ses années d'expérience, sa musicalité et sa compréhension du corps humain. Il a aussi fait quelques captures en se faisant passer pour nous. Parfois je recevais des messages dans lesquels il me demandait "Est ce que tu sautes comme ça ?" et je lui répondais que je ne sautais pas tout court. Il m'a dit "C'est ce que je me disais. Je vais le changer". Il est très très brillant et intelligent. J'aime cet homme.

• Tu parlais d'un livre dédié à ce projet - Juanjo Guarnido's Freaky Project, édité par The Big Wow Art et qui vient de sortir la semaine dernière, as-tu aidé à sa réalisation ? 

Seulement en écrivant l'épilogue et en faisant une interview avec le superbe auteur Miceal O'Griafa. Ce livre est un trésor même si vous ne vous intéressez pas au groupe. C'est un incontournable. 

• Juanjo a joué et dessiné sur différentes dates de votre tournée française, comment cela c'est fait ? Et lui, ça a été ? 

En fait, il est d'abord venu a Uppsala, en Suède pour prendre la température et nous voir jouer avec Steve Vai. C'était notre première rencontre. Après, il nous a rejoint sur scène durant le streaming live de la première date de la tournée The Cooking with Pagans à Gothenburg. Ses adorables enfants avaient fait le voyage et nous avons passé de très bon moments avec toute la famille Freak Kitchen (nous avons tous des enfants) en allant diner et en trainant la journée après le concert. Depuis, on essaye de se voir quand nos chemins se croisent. Il a joué avec nous à Paris, Bordeaux et Caen. Du pur bonheur à chaque fois. 

• Après avoir fait ensemble une pochette et un clip animé, peut on s'attendre à voir, un jour, une bande dessinée/comics de Freak Kitchen ?

Vous ne saurez jamais ! 

• D'après Juanjo Guarnido, pour découvrir Freak Kitchen, les gens doivent commencer par Organic. Pour toi, pour découvrir Guarnido, quelle est la meilleure oeuvre ?

Tout ce qu'il a fait avec Blacksad, bien sur, mais aussi l'incroyable travail qu'il a fait quand il était chez Disney sur des films comme Hercules, Tarzan, Atlantis et bien d'autres. Il s'investit toujours à fond dans ce qu'il fait. 

• Freak Kitchen a joué au Hellfest en 2010, c'est un peu loin et cliché, mais gardes-tu des souvenirs spéciaux de ce concert ? Peut-on espérer vous y revoir l'année prochaine ?

Je me souviens y avoir rencontré Lemmy pour la première fois. Nous avons joué sur la même scène. Je me souviens aussi du crew de Kiss qui commencer à stresser qu'on fume sur scène (nous ne fumons pas) car il y avait plein d'installations pyrotechniques tout autour de nous. Je sais que nous avons été très bien reçus par une audience très groovy. Nous adorions revenir n'importe quand. Le Hellfest est par ailleurs un très bon festival.

• Vos paroles dénoncent un paquet de choses : surveillance de masse, propriété privé, course à la célébrité... Des problèmes importants que beaucoup de gens semblent oublier. Est-ce important pour vous de rappeler ce genre de chose ? 

Je pense que c'est important de partager des convictions et des pensées quand on en a l'opportunité. L'état de la planète par exemple... De plus, je ne pourrais pas me souvenir de paroles si elles ne signifiaient rien pour moi. Nous n'utilisons pas de pointeur et affirmons que nous savons ce qui est bon. En ça, nous ne sommes pas un groupe politique. Mais nous écrivons des paroles sur tout, allant de sujet très sensible à d'autres totalement stupides, souvent avec un ton humoristique de sorte que ça soit plus digeste et moins rebutant. 

• Pour finir, quels sont les projets futurs pour Freak Kitchen ? 

Nous sommes secrètement en train de travailler sur un nouvel album. Nous n'avons pas encore fait d'annonce officielle à ce sujet car nous voulons travailler en paix, sans envoyer la moitié du temps des extraits hors contexte ou des vidéos sur les réseaux sociaux. Nous en sommes a peu près à la moitié du travail et en sommes très heureux. Douze chansons groovies. J'espère que nous pourrons convaincre Juanjo de faire la pochette une nouvelle fois car c'est vraiment le meilleur. Parfois. Il a ouvert tellement de porte avec ce qu'il a donné pour nous. Une d'entre elle m'a amené à composer la musique d'un film animé appelé Only a Dream avec les équipes incroyables de Pixar et DreamWorks. Ceci ne se serait jamais passé sans notre frère Guarnido. J'ai également commencé à travailler avec l'animation en stop motion juste parce que j'adore cette vieille façon d'animée et je trouve ça magnifique de donner vie à des choses. C'est la "faute" de Juanjo. C'est une période très inspirantes et nous sommes loin d'en sortir. Nous essayons juste de rester au chaud...

 

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