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par Elsa - le 3/12/2014
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par Elsa - le 3/12/2014

Quai des Bulles 2014 : L'interview de Stan Silas (Biguden)

Stan Silas, l'auteur du chouette Biguden, premier tome d'une série jeunesse qui modernise le folklore breton, était présent au festival Quai des Bulles, et vous en dit plus sur son travail sur ce titre.

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

J’ai commencé le dessin vraiment très tard.

Je suis informaticien à la base. J’ai créé un blog en 2009, j’ai commencé à dessiner. Je me suis servi du blog pour apprendre à faire de la bd en fait. J’ai fait ça pendant une année.Une planche par semaine, pour apprendre la narration etc.

Un éditeur m’a contacté en fin d’année, mais comme j’avais un travail ça m’aurait pris trop de temps. Deux ans après j’ai eu la 'chance' de tomber au chômage, et j’ai donc tenté de faire de la bd. Et avec Norman ça a plutôt bien décollé tout de suite.

Comment résumerais-tu Biguden ?

C’est une bd humoristique avant tout je pense. J’ai essayé d’y inclure des thèmes plus ou moins forts. La différence, la transmission, des choses comme ça. Toujours sous le couvert de l’humour, avec des enfants, pour faire passer des messages.

Je n’aime pas tellement le premier degré, je ne suis pas vraiment à l’aise avec ça. 

Comment est née l’idée de cette histoire ?

En fait l’idée est née du personnage en lui-même. C’était une demande d’une association qui fait des échanges entre la Bretagne et le Japon. Ils voulaient une mascotte. Donc je l’ai dessiné, et je leur ai dit ça sera tant. Mais ils n’avaient pas de sous, donc j’ai gardé ma mascotte.

Ça ne tombait pas plus mal finalement, parce qu’à partir du moment où je l’ai dessiné, j’avais plein d’histoires qui arrivaient. Il vivait tout de suite. Ça m’a fait ça avec Norman, et ça faisait du bien de repartir sur un nouveau personnage.

Comment s’est passé ton travail de documentation dessus ?

Je suis un gros flemmard. Je suis breton, du coup j’ai déjà des connaissances sur le sujet. Et j’ai aussi lu beaucoup de manga, je suis très intéressé par la culture japonaise. Donc je n’ai pas eu de la grosse doc à faire.

Je me suis quand même renseignée sur le folklore breton pour ne pas raconter trop de bétises, mais disons que tout ce que j’ai mis là m’appartenait déjà un peu au préalable, donc c’était facile.

As-tu travaillé tes personnages avant l’écriture, ou au fur et à mesure ?

Ils se sont tous greffés au fur et à mesure. Le personnage s’échouait sur une plage en Bretagne.

Le postulat de départ c’était en gros ‘bigouden' avec comme définition : 'aujourd’hui il en reste très peu, une ou deux’. C’est vraiment partie de ça, il n’y a plus de bigouden, le folklore se casse la gueule, et ça va peut-être redécoller avec cette petite bigouden qui arrive.

Et puis on crée une famille, des petits bagadous, des personnages rigolos, et voilà.

Ensuite tu as écris toute l’histoire avant de passer au dessin ? Tu as mixé les deux ?

J’ai vendu cette histoire sur trois tomes, donc j’ai préparé mon scénario sur ces trois tomes. C’était assez dense d’ailleurs, c’est pour ça que j’ai choisi 62 et pas 48 pages standard, parce que j’ai beaucoup de choses à raconter. Là j’ai terminé le storyboard du tome 2 et je me dis que le 3 va vraiment être chargé. On va voir.

Mais tout était prévu grosso modo, puis chaque tome je fais le scénario, le dessin, les couleurs.

Tu en parlais tout à l’heure, tu abordes la différence, le handicap… est-ce que c’était compliqué de trouver le bon ton pour aborder des sujets parfois un peu tabous ou difficiles ?

C’est ça que j’aime bien en fait. Quand ça reste consensuel, ça m’ennuie un petit peu. J’aime bien les sujets importants. D’ailleurs, je lis peu de bd mais je recherche surtout des sujets dramatiques ou forts, pas forcément humoristiques d’ailleurs. Mais moi je n’arrive pas à faire ça.

Ce sont des sujets que j’aime bien traiter, et je ne me pose pas de question. Je pense que je dois être une personne assez tolérante, donc ça me parait naturel d’en parler comme ça. Ce ne sont pas des personnes à part.

Quelles techniques as-tu utilisé sur Biguden ?

Pour cette série, je me suis fait plaisir et j’ai acheté une grosse tablette Cintic. Du coup pour la première fois je fais tout à l’informatique.

Quelles sont tes principales influences ?

Au niveau du dessin et de la bande dessinée, c’est tout le temps un mélange franco-belge et manga, qui sont les influences que j’ai depuis tout jeune.  Je n’ai pas lu de comics, donc il n’y a pas encore de super-héros dans mes bd, on verra si ça vient plus tard.

Et au niveau de l’histoire, je ne suis pas tellement influencé par la culture bretonne. C’est peut-être pour ça que j’ai l’impression que ça se casse la gueule. Parce qu’on en parle beaucoup, on en fait quelque chose de folklorique maintenant, mais on n’y croit pas spécialement.

J’ai repris un peu tout ça et j’ai fait à ma sauce. De manière plus moderne, rigolote.

Et en terme de narrayion, certains auteurs influencent-t’ils ton écriture ?

Pas vraiment. je lis peu de bandes dessinées mais je passe beaucoup de temps devant des séries américaines. Et je pense que mes scénarios sont plus influencés par comment ils font leurs scénarios, avec des twists, des trucs qui donnent envie de voir le prochain épisode etc. Je trouve que c’est bien écrit. Après je ne sais pas comment je retranscris ça, c’est quelque chose qui se fait naturellement. Je n’essaie pas de copier quoi que ce soit.

Tu disais que Biguden va être un triptyque. Tu peux déjà nous parler de la suite ?

Oui ! Un teasing : dans le tome 2 le thème principal sera l’amour.

Et les sorties sont déjà prévues ?

J’ai terminé le storyboard là, avant Saint Malo. J’espère l’avoir terminé début 2015, ça serait top.

Et tu as d’autres projets ?

J’enchaine le tome 3 juste après, donc ça va m’amener courant 2015. Et puis je vais peut-être reprendre un Norman ensuite.

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