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Archive 9ᵉArt
par Republ33k - le 28/08/2015
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par Republ33k - le 28/08/2015

Denver & Other Stories, la critique

Pour sa nouvelle vague de sorties, Glénat Comics ne se contente pas de vous proposer un nouveau format, mais également un nouveau type d'ouvrage, avec ce Denver & Other Stories, érigé à la gloire de Jimmy Palmiotti (et Justin Gray, éventuellement), puisqu'on retrouvera trois de ses histoires dans ce receuil qui n'est pas sans évoquer la bonne idée cachée derrière la collection Signatures d'Urban Comics, les capes et les masques en moins.

Vous l'aurez compris, les univers abordés par Denver devraient naturellement vous changer des habituels héros en collants, puisqu'ils penchent plus vers la branche indépendante voir underground du comic book. On y retrouve trois récits, le plus épais étant Denver, les deux autres étant intitulés Trigger Girl 6 (premier et unique numéro d'une série parue chez Image) et Painkiller Jane, qui s'offre ici un numéro zéro, grand classique du genre.  Trois histoires qui en dehors du nom de leur scénariste, n'ont pas grand chose en commun. Il me sera donc difficile de critiquer le contenu de cet album sans traiter les trois séries qui s'y trouvent une à une :

Commençons donc avec Denver, une série de science-fiction qui a le mérite de présenter un univers plutôt original. A moitié dystopique et à moitié post-apocalyptique, le contexte de cette histoire nous plonge en effet dans les rues de Denver, ville américaine devenue auto-suffisante. Elle contrôle donc désormais avec une fermeté les entrées et sorties de population, grâce à une sorte de brigade de policiers. Manque de pot, l'un d'eux va voir sa femme être enlevée par des migrants plein de mauvaises intentions. A première vue, l'univers est frais et le scénario plutôt commun. Et c'est assez vrai jusqu'à l'avant dernière partie de l'intrigue, qui après un twist plutôt intéressant, nous maintiendra assez habilement en haleine. Les dessins de Pier Brito eux aussi, grâce à la leur trait et leur colorisation assez crus, se mariant parfaitement avec l'univers dépeint. On finit par se prendre au jeu, et à apprécier l'aventure contée par Justin Gray et Jimmy Palmiotti, même s'ils ont parfois du mal à contenir la richesse de leur histoire dans une composition classique.

Alors qu'on redemande un peu plus de Denver, ne serait-ce que pour mieux comprendre son univers, nous voilà pris dans le premier numéro de Trigger Girl 6, des mêmes auteurs et dessiné par l'excellent Phil Noto. Moins à l'aise que récemment, et notamment sur Black Widow, l'artiste n'a toutefois aucun mal à nous plonger dans une ambiance façon thriller technologique avec son trait presque minimaliste. L'action y est immédiate, l'empathie pour les personnages aussi, et on se prend donc vite d'affection pour l'histoire, qui en un unique numéro, glisse vers la science-ficion la plus totale avec brio. Et si l'intrigue est en quelque sorte auto-contenue, on regrettera de tirer une croix sur la suite, qui n'a jamais vu le jour malgré l'originalité de ce numéro, qui offre à l'album de Glénat une saveur certaine.

On terminera sur une notre plus décevante en la personne du numéro zéro de la renaissance de Painkiller Jane, personnage d'Event Comics repris par Dynamite  Entertainement qu'on connaît comme une flic téméraire doublée d'une femme indestructible. Malgré cette promesse, le contenu du numéro est trop chiche pour nous donner envie d'en savoir plus, et ce que nous voyons, y compris les dessins de Lee Moder, franchement passables, ne seront pas assez pour captiver. Un peu dommage quand on sait que le personnage reste une icône du côté des comics alternatifs.

Moralité, il y a à boire et à manger dans cet album dédié à la carrière de Jimmy Palimotti, hélas trop peu fourni ou trop peu constant en qualité pour nous démontrer le génie de l'auteur. On remarquera forcément quelques tics de créations appréciables et des talents indéniables, mais rien d'inoubliable ou de significatif à l'échelle du monde des comics. Malgré tout, la maquette de l'ouvrage est intéressante, et avec des séries peut-être plus similaires en thèmes ou en qualité, elle pourrait constituer un nouvel atout dans la manche de Glénat Comics. À réserver aux curieux, qui ne devraient pas être déçus !

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