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par Sullivan - le 21/01/2014
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par Sullivan - le 21/01/2014

Édito #5 : Dragon Ball GT est-il vraiment raté ?

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Une existence remise en cause par des milllions de fans, un générique excellent et une soixantaine d'épisodes plus tard, Dragon Ball GT est toujours une question délicate pour les amoureux de l'oeuvre d'Akira Toriyama, ainsi que pour ce dernier d'ailleurs. Mais derrière quelques bonnes idées et une exécution malhabile, il y a aujourd'hui prescription sur la question de la qualité globale de la série et nous pouvons légitimement nous demander si Dragon Ball GT n'est pas, comme on le prétend, vraiment raté.

Je me souviens encore, enfant, frustré par l'arrêt brutal de la diffusion de Dragon Ball sur TF1, avoir entendu parler d'une suite officielle dans ma cour de récré. Évidemment, nous n'avons pas le câble chez moi et ma seule connexion avec Sangoku et les siens se résume à quelques discussions avec mes camarades de CM1 assez courageux pour affirmer leur amour au Club Dorothée sans se soucier du qu'en-dira-t-on. Jusqu'à ce qu'un samedi de courses avec ma maman, ma route croise celle de D-Mangas, magazine culte des amoureux de japanimation, à la qualité pourtant franchement discutable. Peu importe, les résumés de chaque épisode y figurent en bonne place et j'apprends quel est le contexte de cette nouvelle série qui fait alors figure de cible #1 de ma boulimie de culture pop. Évidemment, aucune mention de l'absence de Toriyama dans la production, et c'est Internet qui m'apprendra les véritables dessous de la série des années plus tard. Peu importe : mes résumés en 4 lignes me suffisent amplement et j'imagine déjà l'animation qui accompagne la transformation de Goku en SSJ4, passant par le stade classique du Gorille géant.

Quelques mois plus tard, je parviens à mettre la main sur les premiers épisodes de la série chez Video Future et c'est en rentrant chez moi que j'expérience une première rencontre avec ce que j'appellerais l'esprit critique. En dehors d'un générique franchement excellent, rien ne prend. L'animation me paraît aussi fade que les versions déformées de ce que sont devenus des personnages que j'aime plus que tout, et je comprends la tentative de revenir aux sources de l'enfance de Goku, mais y voit tout de suite à quel point la magie ne prend pas au sein de cette odyssée galactique horriblement rythmée. Certes, Baby et le SSJ4 auront raison de mon sens critique (et je maintiens qu'il reste quelques beaux moments à la série, avec Baby Vegeta notamment), mais Super C-17 sera la goutte d'eau d'un vase plutôt à deux doigts d'imploser en lieu et place d'une inondation minime. Du haut de mon jeune âge, je vis là ma première expérience de licenciers/braconniers et le choc est rude.

Pourtant, le dernier arc de la série, malgré une animation qui va en déclinant (oui, c'est possible) me redonne de l'espoir : inverser le rôle du Dragon et en faire le dernier antagoniste de la série n'est à priori pas une mauvaise idée, mais l'exécution est une fois de plus minable et la magie de Toriyama semble être passée au dessus des exécutants de cette série en roue libre, motivée par un succès commercial colossal, aux USA en particulier. "Gogeta 4" n'y changera rien, mon amour pour la série est tout aussi brisé que mes espoirs d'écolier devant la rumeur d'une suite officielle à l'histoire de Dragon Ball. Et pourtant, un seul et dernier épisode suffit à me faire dire aujourd'hui que Dragon Ball GT n'est pas totalement inutile.

Le dernier épisode de la série, mettant en scène les descendants de Sangoku et Vegeta, face à face dans un tournoi, dans un décorum proche du tout premier volume de la série datant de 1984, est un hommage appuyé à Toriyama et un au revoir cordial à des spectateurs patients. Sangoku y apparaît d'ailleurs dans sa forme adulte, fort d'un charisme et d'une sagesse presque trop exacerbés pour être vrais, mais peu importe. Les géniteurs de cette petite aberration qu'est Dragon Ball semblent enfin avoir saisi ce qui créait l'empathie des fans pour l'univers si particulier du héros et des siens. Trop tard, Dragon Ball GT est vraiment raté, et le tout récent Battle of Gods fait d'ailleurs fi de cette continuité encombrante sans même se soucier de devoir l'évoquer, dans l'histoire ou en dehors.

N.B : Malgré ses défauts évidents et parfois difficlement surmontables (on parle de Vegeta avec une moustache), je conseille aux curieux de jeter un oeil à la série et à ses moments forts sur YouTube, il reste quelques scènes à sauver. Mais par pitié, évitez Super C-17. Par tous les moyens.

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