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par Sullivan - le 20/05/2014
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par Sullivan - le 20/05/2014

Le Manga victime de censure du gouvernement Japonais ?

On peut être l'une des plus vieilles séries de l'histoire moderne de la Bande Dessinée (avec 30 ans d'existence au compteur) et être pourtant la cible d'attaques de son propre gouvernement. C'est ce que découvre Oishinbo, une série inédite en France, que l'on peut traduire par "Le Gourmet" dans la langue de molière. Après 109 volumes d'un seinen qui aime s'intéresser aussi bien aux mets les plus fins qu'à la société Japonaise, la série publiée par Big Comic Spirits se retrouve aujourd'hui dans une tempête médiatique sans précédent au pays du soleil levant.

La raison ? Cette page de la série d'Akira Hanasaki et Tetsu Kariya, où Shiro (le héros de la série, un journaliste hors-pair dans son domaine) se rend à Fukushima et saigne du nez des suites de sa visite.

Oishinbo http://t.co/ArC5XLDtFO main character having nose bleeding aftr visiting Fukushima #censorship is on the way pic.twitter.com/VOenkCvZMi

— Fumie Munro (@photonka) 10 Mai 2014

Il n'en fallait pas plus à la préfecture de Fukushima pour se dresser comme un seul homme face à l'outrage, entrainant dans son sillage une lettre de plainte fleuve, où Oishinbo est attaqué de toute part pour "ses mensonges". 

À noter qu'Hiroshi Murayama, l'éditeur de Big Comic Spirit, a lui même défendu la publication du titre, tout en l'accompagnant de 10 pages de bonus pour expliquer la situation actuelle à Fukushima, vue à travers le prisme d'un expert des radiations, bien plus intéressé par la (triste) vérité que par la politique de l'autruche.

Le premier ministre lui même, Shinzo Abe, est intervenu pour déclarer "qu'il n'y avait aucun lien entre le saignement de nez et les radiations" et, plus inquiétant, "que le gouvernement ferait tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à ces rumeurs infondées".

L'auteur, qui a longtemps refusé les interviews et qui prétend avoir deux ans de recherche sur Fukushima derrière lui, a répondu par un cinglant et efficace : "Je ne peux écrire que la vérité."

Sachez également que l'année passée, le gouvernement Japonais avait également porté plainte contre le Canard Enchaîné, après ce dessin qui présente Nelson Monfort face à deux Sumos apparemment irradiés au dernier degré :

Pour finir, parce que toute cette histoire dépasse largement le cadre de la Bande Dessinée et d'une page qui prête à débat, le gouvernement Japonais a passé une loi en secret visant à strictement emprisonner jusqu'à 10 ans les journalistes qui diffuseraient des informations "fuitées" sur Fukushima. Le tout, "dans l'intérêt de la liberté de parole", évidemment.

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