Cela fait plus de 100 ans que le ciel est couvert d’épais nuages empêchant le moindre rayon de soleil d’atteindre la surface de la Terre. Si les végétaux n’ont pas survécu à ce manque, les humains se sont adaptés tant bien que mal à cette situation. Enfin, ils tentent surtout de survivre en tirant parti des dernières ressources que renferment les mourants, en les transformant en des plantes, ressources indispensables au maintien de la vie sur Terre.
Aussi surprenant que cela puisse paraître à la vue et à la lecture de ce premier volume, Kasumi Yasuda est un jeune mangaka qui publie ici son tout premier volume en tant que professionnel ! La première chose qui frappe, c’est son indéniable pâte graphique. Il surprend à plusieurs reprises par sa singularité. D’abord, avec sa couverture, intrigante et sombre, puis ses 4 premières pages couleur, choquantes, et enfin ses remarquables planches en noir et blanc dans lesquelles il subjugue au moyen de son encrage hachuré, son habile positionnement des masses noires, son sens de la mise en scène et son attention portée sur les décors urbains et végétaux…
Vient ensuite le scénario et sa mise en scène, eux aussi particulièrement originaux. Là où de nombreux auteurs seraient partis sur une représentation frontale de ce monde sous asphyxie, Kasumi Yasuda aborde son sujet par l’intime. Sa description de la décadence de l’humanité passe par des drames personnels. Les (en)quêtes des uns résonnent avec celle(s) des autres, tout en dévoilant une représentation effrayante du monde dans lesquels ils vivent tous.
Fool Night de Kasumi Yasuda, Glénat
Sortie mai 2022
Traduction : Hana Kanehisa
Illustration principale : FOOL NIGHT © 2021 Kasumi YASUDA / SHOGAKUKAN
