Taison Maeda arrive au lycée Teiken, mais repart direct chez lui après avoir frappé un enseignant par inadvertance (?!). Ce ne sera finalement que le début de ses embrouilles. Les caïds, la boxe, les règlements de compte pleuvent dans cette série emblématique du furyō manga. Genre de manga mettant en scène des délinquants, des voyous, n’édulcorant pas la réalité d’une jeunesse fuyant le cadre rigide du salariat japonais. Bien que ce soit un cancre, Taison Maeda trouve sa voie dans la boxe et rêve de devenir champion. Intense, violent, exacerbé, drôle, caricatural, sportif, Rokudenashi blues est de ces séries aux multiples facettes qui bousculent autant qu’elles divertissent. Ça boit, ça fume, ça baise et ça se fait entendre par la force des poings.
Ouvrant la collection Masterpiece des éditions Pika, cette nouvelle mouture de Rokudenashi blues sort en grand format après des années d’arrêt de commercialisation. Une aubaine quand on connaît le talent graphique de son auteur ! Jouant sur les expressions des visages et les multiples détails, le dessin ouvragé de Masanori Morita se détache de la production shōnen de la fin des années 1980, flirtant du côté réaliste de Tetsuo Hara et Ryoichi Ikegami. Là où le bât blesse, c’est au niveau de l’édition. Ne proposant qu’une seule illustration couleur par volume de plus de 300 pages, celle-ci ne fait pas le poids face à la concurrence. On s’interroge aussi sur la pertinence de la pagination : il faudra compter 25 tomes à 16 euros (400 euros) et 4 ans pour avoir l’intégrale de la série. Cela n’enlève en rien aux qualités du titre, mais pourrait repousser bien des lecteurs.
Rokudenashi blues de Masanori Morita, Pika
Traduit par Pascale Simon
Illustration principale et extrait : ROKUDENASHI BLUES -POCKET EDITION- © 1988 by Masanori Morita/STUDIO HITMAN/ SHUEISHA Inc.
