L'avis de: Oz-comics
Profil de Oz-comics
16 nov. 2022

Le problème majeur d'Aquaman New52 est son irrégularité, qui s'explique par la présence, en ce qui concerne l'édition VF, de deux scénaristes complètement inégaux : l'illustre Geoff Johns et le peu inspiré Jeff Parker. Johns signe dans les trois premiers tomes, (à compléter avec le tome 3 de la série Justice League New52) l'une des histoires les plus fascinantes jamais écrite pour le personnage. Tout est là : nouvelle origin story canonique, en hommage à celle de l'âge d'argent, respect absolu des personnages centraux, de Mera à Black Manta, avec réutilisation savoureuse de certains disparus, anciens ennemis de longue date d'Arthur Curry, comme le Scavenger, par exemple. La caractérisation de certains d'entre eux, Orm et Arthur notamment, flirte avec le céleste. Aquaman redevient sous la plume de Johns, l'un des plus grands super héros de la génération New52 et des années 2010, pas seulement réhabilité mais encore plus que cela : placé sous la lumière. L'arc "Throne of Atlantis" est une merveille d'écriture (et de dessin !). On nous dépeint l'accession douloureuse d'Arthur Curry au pouvoir, impliquant complots, trahisons, dualité fratricide et enjeux familiaux. L'attaque d'Ocean Master sur les côtes Américaines est un moment d'anthologie qui nécessitera à lui seul la formation dans l'urgence de la Justice League. Extraordinaire ! Spectaculaire ! A adapter au cinéma sans attendre. Malheureusement, l'eau de la douche se fait subitement glaciale dès le tome 4 avec l'arrivée de Jeff Parker au scénario. Il multiplie les sous intrigues rapides et sans conséquences, toutes plus farfelues les unes que les autres, sans prendre le temps de faire évoluer ses personnages principaux, usant et abusant de ficelles (des cordes d'amarrage) pathétiques. Tout est commencé, rien ne va nulle part, ou alors dans tous les sens, jusqu'à refiler le mal de mer au lecteur. Dommage, d'autant plus qu'il lui aurait suffit de reprendre là où s'était arrêté Johns avant lui. Mais non, tout le travail de qualité de son prédécesseur est balayé d'un revers de main et remplacé par des débilités qui seront oubliés très rapidement. Je note 5 étoiles les 3 premiers tomes de Johns, sublimés par la poésie du trait et des couleurs de Reis, magnifiés par ma précision sans faille de Pelletier, mais une seule étoile pour les tomes 4 et 5 qui ne méritent pas votre pognon!

👍