L'avis de: L'Etagère imaginaire
Profil de L'Etagère imaginaire
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11 mars 2024

Cet album m’ennuie! Je vous rassure, il est bon. Très bon même. Mais justement… Sans être un fan de DC je commence à avoir pas mal de bouteille et mon expérience très souvent malheureuse, voir même désabusée sur les albums de sup DC m’avait convaincu d’abandonner tout ce qui n’était pas one-shot Black Label, Batman ou elsworld de Tom Taylor. Oui mais voilà, ce qui est fascinant dans cette mythologie en réinvention permanente, c’est que régulièrement un grand auteur parvient à créer l’improbable, même pour les plus sceptiques. Il y a quelques années un certain Jason Aaron nous livrait un des plus grandioses arcs sur un des personnages Marvel les plus délaissés (Thor – le massacreur de dieux) ou plus conceptuel, un Tradd Moore revisitait le Silver Surfer (avant son tout récent Dr. Strange que je m’apprête à chroniquer). Plus rare chez DC. Mark Waid a commencé chez l’éditeur aux deux lettres avant de bourlinguer un peu partout (jusqu’à devenir maître créatif chez les Humanos) et est considéré comme un des plus fins connaisseurs de la mythologie DC, père qu’il est du mythique Kingdome Come. Et voilà t’y pas qu’on le charge (en compagnie du cador Dan Mora et sa complice coloriste tout de même) de repartir dans l’Age d’argent de DC remplis de slips assumés, de sourires de vendeurs de bagnoles et de l’immense naïveté qui faisaient les années soixante. Ne me demandez pas comment, mais ça marche, et plutôt bien même! Car cette ouverture est un véritable cas d’école pour toute une génération de scénaristes (Scott Snyder?) qui nous assomment depuis des années dans des complexités noires enchevêtrant les récits, dialogues et pédigrée de dcologie exigé. World’s Finest (reprenant le titre d’un comic de l’époque) c’est MacDonalds aux commandes, c’est coloré, joyeux, on n’attend plus que les Bing-Paf-Whizz en surimpression. Rassurez-vous, les planches impériales de Dan Mora amènent un peu de classe à ce qui aurait pu virer au psyché-béat. En avançant sur un rythme soutenu, Waid fait plaisir à son lectorat en envoyant des figures connues mais aussi des mal-aimés, cette Doom-Patrol sortie des tréfonds des placards DC et totalement dans l’esprit SF-rétro. Avec un grand méchant tout puissant et rien de moins qu’un diable (permettant l’artifice imparable de la prise de contrôle d’à peu près qui il veut, y compris Superman, oui-oui), on avait tout pour un gros truc débile. Mais l’expérience de monsieur Waid calibre le tout sans forcer, instillant ce qu’il faut où il faut de suspens, de retournements et surtout sans longueurs. Et l’on réalise que le rythme est très souvent ce qui manque dans des BD où reconnaissons-le on se contrefiche du bon goût, de la vraisemblance (Mmm, est-il bien crédible que Superman retrouve son chemin entre la Zone fantôme et notre temporalité?…). BD plaisir, magnifiquement dessinée, bourrée d’action et de bons mots typiques, regorgeant de personnages sympathiques, World’s finest montre également qu’on peut toujours permettre une lecture à tout le monde, sans pré-requis et sans tirer en longueur. Adorateurs de la déprime batmanienne et dépités des histoires de l’homme d’Acier, foncez, cet album vous surprendra et vous montrera qu’il ne faut jamais dire jamais! Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/02/22/batman-superan-worlds-finest-...

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