L'avis de: Pénélope
Profil de Pénélope
23 févr. 2021

Maintes fois chroniquée, je ne m'étendrai pas une énième fois sur l'histoire : Au début du 19e siècle, Prudence Crandall, tenant une pension et éduquant des jeunes filles, se décide en découvrant la soif d'apprendre d'une jeune fille noire, à ouvrir son école aux jeunes femmes de couleur, ce qui n'était pas franchement dans l'air du temps ! J'ai plutôt aimé ce récit qui revient sur un sujet archi médiatisé et étudié et qui peut encore malheureusement trouver une résonance aujourd'hui. À mon goût, étendre cette histoire plus en détails n'aurait pas été vain, j'en aurai bien lu un peu plus et certaines accélérations ou raccourcis dans le récit m'ont un peu frustrée ! J'ai lu beaucoup de critiques sur la fin, "bâclée" d'après certains, qui chez moi a plutôt laissé un sentiment d'espoir et de continuité. Comme si on m'avait gentiment glissé à l'oreille que se confronter à l'obscurantisme crasse, à la bêtise profonde, à la méchanceté pure et à la peur aveugle n'étaient pas synonyme de fin en soi. Que les êtres vivants continuent de l'être tant qu'il leur reste le moindre souffle et qu'ils iront malgré tout là où ils pensent devoir aller. Les jeunes pensionnaires de l'école de Prudence Crandall ont TOUTES étudié, milité, enseigné, se sont battues après leur passage dans cette école. Pas la fin je vous dis ! Je ferai lire cette bd à ma fille, ne serait-ce que pour lui faire comprendre encore un peu plus que l'éducation est une des rares voies sûres, et que tout le monde y a droit, qu'elle ne doit en aucun cas être restreinte par une civilisation/religion/ethnie/couche sociale ou quoi sais-je d'autre, et que ce privilège ne devrait pas en être un. Que la peur est le pire des ennemis invisibles. Quant au dessin de Stéphane Fert, je l'aime tellement que je ne sais pas si je suis très objective... Bref, une jolie lecture pour ma part, même si pas ma préférée du duo.

👍