L'histoire se déroule dans un univers fantastique amer. Le monde dans lequel évoluent les personnages a connu la gloire des mages, des cités merveilleuses, des héros aux quêtes vertueuses, des dragons et des créatures magiques: les Ylfes (pour ne pas dire elfes). Mais cela c'était avant l'extinction.... Avant que la magie ne se tarisse, avant que les seigneurs noirs ne détruisent tout sur leur passage, avant que la race des Ylfes ne soit anéantie pour leur source de magie. Nous suivons dans cette histoire un barde nommé Hum qui déambule sur sa fidèle monture pentacorne dopée à la magie. Il chevauche entre les pillards, les batailles pour l'ichtiore (source de magie), et les complots dans sa quête pour retrouver sa femme. Une quête qui va assez vite se transformer et motiver le héro dans des choix difficiles et des actions loin d'être vertueuses... L'auteur nous en met plein les yeux avec des planches hautes en couleur, l'univers et le bestiaire sont riches. La narration est double: nous suivons l'histoire telle qu'elle se déroule et le barde la décrit en même temps via son journal que nous lisons, ratures inclues. Ce journal permet beaucoup de choses notamment une certaine introspection, nombre de fois Hum se confie, et justifie ses actes. La force de ce comics c'est d'aborder plusieurs arcs narratifs et tous élèvent des questions hautement morales: sur le bien le mal, le génocide des Ylfes, sur la valeur d'une personne, sur l'amour, sur la tolérance, la différence, le pouvoir et sa nature... j'en passe. C'est riche, c'est dense, les idées sont brillantes, les thèmes abordés sont profonds. Mais j'ai eu du mal. J'avoue m'être forcé à démarrer ce comics. Je commencé à être embarqué à la bonne moitié, je ne l'ai plus lâché sur le dernier quart. J'ai été faussement dirigé par le quatrième de couverture (je m'attendais à plus d'humour et plus de magie?) et je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal. J'ai tout de suite vu ses dilemmes et leurs résolutions sont sans surprise. Sur plan graphique (et là c'est très personnel), j'ai trouvé le travail inégal. Parfois les planches sont illisibles, parfois sublimes, très détaillées ou très sobres, souvent chargées... mais toujours colorées. Et sur le contenu, il y a des thèmes vraiment intéressants peu abordés en général car très lourds. Mais ce détachement que j'ai eu avec le personnage m'a je pense gâché l'expérience. J'ai été plus intéressé par une tête et la femme du barde. Bref, peut-être à relire sachant tout cela... Sachant que ce n'est pas la destination, mais le chemin parcouru qui importe.
