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Avis des lecteurs de l'album:
5.0(1 avis)

Depuis le début de la collection (n’étant pas expert dans la mythologie Conan) je suis surpris par la variété des apparences du héros et de la physionomie de ses aventures dans les mains des différentes équipes artistiques. Je suis un enfant du Conan de Milius et les illustrations de Frazetta restent pour moi l’essence de cet univers, fait de monstres tentaculaires, de filles dénudées et de barbares aux muscles saillants et à l’esprit primaire. Peu d’albums reprennent cette ambiance (hormis peut-être les Chimères de fer) et il est évident que l’esprit Frazetta était l’objectif de Christophe Bec et Stevan Subic, deux auteurs dont les visions sont fortement inspirées par Howard et Lovecraft. Ainsi cette Xuthal est immédiatement pour moi la meilleure version de la collection en atteignant (dans cette version n&b sublime) la substantifique moelle de ce qu’est Conan! La noirceur des encrages du serbe et la massivité de son barbare créent une atmosphère sauvage (que l’on ressentait fort sur le réussi Tarzan sorti l’an dernier) propice à cette confrontation sanglante avec la créature indicible tout droit sortie du panthéon Cthulhien. L’introduction relativement sobre dans la luminosité du désert que renforce le blanc immaculé de cette version plonge progressivement dans un enchevêtrement des dédales de la cité avant de s’inverser par des pages où de rares touches de blanc subsistent lorsque le héros affronte la créature dans les tréfonds de Xuthal. Dans les quelques scènes de batailles on trouve du Frank Miller de 300 dans la profusion de détails puis les auteurs jouent des perspectives et clair-obscure tranchés pour créer une perte de repères fort esthétique. Conan-Xuthal-la-Crépusculaire-Christophe-Bec-Stevan-Subic-attaque – Branchés CultureSi l’aspect graphique est évidemment impressionnant, Bec parvient mieux que ses comparses à narrer une légende assez intéressante dans un carcan littéraire toujours assez manichéen. Avec ce peuple perdu dans le désert, adepte d’une drogue qui altère la réalité on densifie un background qui aurait été un peu court sur la seule exploration de vestiges. Cela permet de laisser libre court à toute l’imagerie de nombreuses scènes de filles dénudées, de banquets orgiaques mais aussi de tortures rituelles. Avec la bête (Conan) en chasse pour sauver la belle (l’esclave) nous avons les marqueurs classiques d’une trame que l’on aime voir simple et sans compromis. Avec ce treizième album Bec et Subic semblent être allés au bout de ce qu’il était possible d’offrir à Conan en passionnant les yeux des amateurs de ce monde créé par Robert Howard et sublimé par Frank Frazetta… et maintenant par Stevan Subic. Un classique immédiat.

👍