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Avis des lecteurs de l'album:
4.4(7 avis)

Il est des œuvres qui vous font aimer l’automne, quand elles vous plongent dans une mélancolie conjuguée d‘optimisme. Cette sensation seconde, entre éveil et sommeil, où chaque période de pluie se mue en un ravissant andante, en une délicieuse attente de cet instant, quand le ciel se gorgera de soleil. La fin du monde m’abandonne dans cet état là. Sa longue métaphore, à l’orée du conte, est d’une langueur à la fois soyeuse et lancinante. Par l’exploration subtile du repli sur soi de l’héroïne, on pénètre d’abord sur la pointe des pieds dans une sorte de journal intime. Spectateur de ses monologues intérieurs, de ses états d’âme, reflets d’une crise existentielle qui agit comme autant d’étaux psychologiques ou physiques, on reste immobile par peur de déranger. Puis, en empruntant les chemins mystérieux d’une fable onirique hantée de personnages singuliers, on devient le compagnon de son errance. Une quête identitaire, une recherche de réponses qui pourraient expliquer l’absence de cette mère et combler son vide affectif. On effleure souvent ses douleurs profondes, on partage quelquefois ses angoisses muettes, et malgré l’atmosphère pesante et inquiétante, on se sent habité d’une étrange confiance. C’est tout l’art de Wazem pour l’allégorie qui s’exprime ici. Une patte, une façon d’éviter le sentiment facile, de faire passer l’émotion tout en suggestions et en demi-teintes, d’installer une ambiance fantastique et sombre où l’on entrevoit l’espoir en filigrane. Par bien des aspects, cette poésie toute personnelle me rappelle un Koma dont le côté optimiste était exacerbé par le trait enjoué de Peeters. L’approche de Tirabosco l’est beaucoup moins. Un graphisme qu’il faudra apprivoiser. Au-delà d’une beauté glacée (admirez ces dessins pleine page), ce bleu profond et ce noir, contrastant avec un blanc pastel froid, confèrent une impression étrange et dépaysante. Un théâtre surnaturel qui, s’il affirme la perspective surréaliste du récit, lui confère paradoxalement un sentiment d’inéluctabilité qui ramène violemment les pieds sur terre. Un bémol à l’approche parabolique du scénario, un contrepoids nécessaire. Une magnifique fleur de saison où vous adorerez égarer votre bourdon.

👍
Profil de Eden
18 avr. 2021
9782754828406

Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville Quelle est cette langueur Qui pénètre mon coeur ? Ce petit bijou qu’est "La Fin du Monde" illustre parfaitement les mots de Paul Verlaine. Au fil des pages magnifiquement illustrés par Tom Tirabosco, nous nous plongeons dans une quête mélancolique et pleine de sens ayant pour but de remplir le vide qui nous emplie les jours où le monde prend fin. Le récit intimiste de Pierre Wazem, nous fait voyager entre onirisme, fantastique et surprise, non sans nous laisser un sentiment d’accompli et de bien être. Belle ouvrage à lire sans hésiter !

👍
Profil de Pénélope
achat vérifié
17 sept. 2019
9782754828406

Aujourd'hui, j'ai lu La fin du monde. Le dessin est très poétique et sert bien le récit. Je ne suis d'ordinaire pas forcément fan de ce type de graphismes mais là ça m'a paru... naturel. Pas de fioritures, tout est bleu noir et blanc, et c'est très bien. Mais je ne sais pas comment décrire cette histoire sans en dévoiler l'intérêt ! Une quête sur soi même ? L'illustration de ce que nous cherchons tous ? Pourquoi nous sommes qui nous sommes et pourquoi nous cherchons la confirmation de ce que nous savons déjà quelque part ? De l'importance des souvenirs et sûrement pourquoi on se souvient plus de certaines choses que d'autres ? Et il pleut... Sans discontinuer. Bon ou mauvais présage ? Cela a-t-il vraiment de l'importance ? Demandez au chat. Ou à la vielle dame. Quand on s'écoute, on finit toujours par... entendre quelqu'un.

👍
Profil de Aetivs
04 juin 2019
9782754828406

BD sublime d'une grande poésie. Elle est directement montée dans mon Top 3 personnel

👍
Profil de Pat
06 juil. 2019
9782754828406

Profil de brio
09 mai 2019
9782754828406