Sublime, sublime et sublime, que l’on connaisse ou pas les œuvres de Baudelaire ont se laisse « attraper » par les dessins fantastiques d’Yslaire et l’histoire torturée de ce poète maudit. Un très grand moment de lecture.
Magnifique évocation de la liaison tumultueuse entre Baudelaire et sa maîtresse Jeanne Duval. Les dessins d’Yslaire sont somptueux, illustrant superbement les obsessions du poète. Et même si l’auteur prend quelques libertés historiques, l’album nous transporte totalement au cœur du 19eme siècle et nous invite parmi les grands artistes que nous célébrons aujourd’hui. L’érotisme torride des illustrations traduit de manière très crue et très belle les sous entendus des poèmes de Baudelaire et nous donne envie de nous replonger dans les fleurs du mal.
Une ambiance poétique et désespérée (Beaudelaire oblige) grâce au trait d'un Yslaire particulièrement investi pour célébrer la mort de ce grand poète. Noirceur des tourments existentielles et des démons qui rongent se dernier aux milieu desquels brûlent les flammes d'une passion dévorante. L'idée de faire sa maîtresse l'axe centrale de sa vie et de son inspiration poétique est judicieux, de même que les jeux de perspective, tant physiques que psychologique, qui parcourt le récit. C'est prendre beaucoup de libertés avec les faits historiques mais une bande dessinée n'est pas un cour d'Histoire, et chaque poète ayant sa muse, celle-ci envoûte avec maestria Beaudelaire, Yslaire et leurs lecteurs...