Rideau pour la trilogie cosmique de Al Ewing et Simone Di Meo ! Et si les réponses terminales ne sont pas forcément aussi satisfaisantes que les questions posées, le voyage valait sacrément le détour. Dans un futur lointain, des cadavres de dieux célestes apparaissent dans la galaxie et c'est légitimement que les hommes... les pillent pour en tirer des ressources. Acteur de ce commerce, le capitaine Malik veut savoir d'où viennent ces morts divins et percer leur mystère... En 18 numéros, Ewing trace trois actes en trois époques différentes de cette histoire. Surprenant, le récit construit un solide space-opera, riche en scènes d'action et en retournements de situation mais qui tourne surtout autour de la psychologie de ses héros. Des héros face à leur dogmes idéologiques, à leurs fautes passées et forcément à leur place dans l'univers. Très prenant, très rythmé, "We only find them when they're dead" souffre presque de son aspect court et morcelé. On aimerait en voir plus, déplier certaines entournures mais tout le cheminement emmène vers la métaphysique révélation finale. Une révélation un peu décevante, pas forcément nécessaire mais légitime. Après, on a suivi "Lost", on sait que c'est la route qui compte plus que la destination ! Le très doué Simone di Meo assure le dessin, nous livrant de très belles planches même si on regrettera l'abus de numérique et de filtres. La lisibilité de certains passages s'en trouve amoindrie, masquant le découpage et les différents designs. Du bel ouvrage mais qui aurait mérité plus de simplicité. En tous les cas, "We only find them when they're dead" à pris un pari audacieux, rebattant les cartes à chaque tome (le 2 est une pépite) pour nous emmener plus loin dans son univers. Et c'est avec plaisir qu'on se laisse embarquer dans cette odyssée spatiale.
