Êtes-vous sûr que personne ne s’invite chez vous pendant votre absence ? Ne vous est-il jamais arrivé, en regagnant votre domicile à la fin de la journée, de remarquer d’infimes changements ? Un coussin qui aurait légèrement changé de place sur le canapé, une bouteille de jus de fruits un peu moins remplie que lorsque vous l’avez rangée dans le réfrigérateur le matin, une bouteille de shampoing que vous étiez persuadé d’avoir refermée mais que vous trouvez ouverte ? Vous vous êtes fait la remarque, puis vous êtes passé à autre chose, car après tout, c’est très probablement votre mémoire qui vous joue des tours, quoi d’autre… Pour Yoko, c’est la réalité. Ordinaire à premier vue, cette jeune fille de 21 ans s’est évaporée pour échapper à sa vie « d’avant ». Nous ne la voyons pas, mais elle est là, juste sous nos yeux : elle vit chez nous pendant notre absence, allant d’un appartement à un autre selon ses besoins et ses envies. Si cette nouvelle existence se déroule dans l’insouciance et l’enthousiasme, Yoko déchante rapidement. Elle se croit seule dans son cas, elle va découvrir toute une société parallèle où la violence est omniprésente. Immigrés clandestins, criminels en cavale ou simples citoyens ayant tourné le dos à la société pour des raisons plus ou moins avouables, les sangsues se disputent nos domiciles, qu’elles appellent des nids, s’affrontent dans de sanglantes guerres de territoire et se livrent à des vendettas qui tournent volontiers au massacre.