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par Luxia - le 3/02/2014
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par Luxia - le 3/02/2014

[Hors-Série] Pirates et corsaires

Dis madame, c’est quoi un Hors-Série ? Bon, alors déjà, on dit mademoiselle. Et un Hors-Série, c’est très simple, en vérité. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un regroupement anarchique d’œuvres en tout genre ayant un thème commun. Je ne parlerai (presque) que d’œuvres que j’ai lues et appréciées, le classement sera très aléatoire, comportera beaucoup de livres, mais il y aura également des BD, des films, des jeux… Bref, tout ce qui me passera par la tête en relation avec le thème choisi. Je ne chercherai pas à atteindre l’exhaustivité, mais davantage à donner une liste personnelle, donc il manquera sans doute des titres, sentez vous libre d’en rajouter en commentaires !

Et pour ce premier Hors-Série... Rien de tel que de s’intéresser aux pirates, corsaires et autres écumeurs des mers. Pour la simple et bonne raison que ça a toujours été un de mes thèmes de prédilection... et que je suis totalement absorbée par Assassin’s Creed – Black Flag en ce moment, et que donc, il FAUT que je parle de pirates.

[Début de la parenthèse AC-Black Flag] Sérieusement, j’adore ce jeu. Un assassin qui grimpe partout (oui, j’aime cette série essentiellement parce que je peux grimper sur tous les trucs qui passent à ma portée et faire des sauts de l’ange à tout va. J’assume.), des pirates, et des bateaux. Sachant que si je n’avais pas fait de la biologie, j’aurai fait des études d’histoires et j’aurais très vraisemblablement travaillé soit sur les croisades (les Templiers, tout ça, tout ça...) soit sur l’âge d’or de la piraterie... Ce jeu ne pouvait qu’être fait pour moi. Et c’est bien le cas, je prends mon pied à grimper sur les palmiers, à chercher des statues incas, et à piller tous les navires que je croise. Et à rechercher toutes les références possibles à l’Histoire réelle des pirates. (Alors comme ça, mon cher Stede Bonnet, tu préfères les dagues aux épées.... Intéressant, intéressant...). En plus, j’ai eu un gros coup de cœur pour le personnage de James Kidd (qui est également devenu ma plus grande déception, mais passooooooons. No spoiler.) Bref, je me suis replongé dans l’univers de la piraterie avec beaucoup de plaisir. [Fin de la parenthèse AC-Black Flag]

Revenons à nos sloops. Juste un point de vocabulaire rapide afin d’évacuer le sujet. La différence corsaires/pirates. Un corsaire est mandaté par un gouvernement, via les fameuses Lettres de courses. Il ne doit s’attaquer qu’aux navires battant pavillon ennemi du pays qu’il sert (et uniquement en temps de guerre) et a obligation de rendre une partie des gains de ses prises au gouvernement (et aux armateurs qui financent le navire et l’équipage en espérant de bons retours sur investissements). Au nombre des avantages, un corsaire capturé sera traité comme prisonnier de guerre. Quant aux pirates : basiquement, ils font ce qu’ils veulent. Les pirates chassent en temps de guerre aussi bien qu’en tant de paix, font fi de la nationalité de leur proie, et gardent l’intégralité de leur prise qu’ils se partagent assez équitablement (selon les termes établis entre eux au départ de la course : les célèbres Chasses parties). Au nombre des inconvénients : c’est la pendaison quasi assurée en cas de capture... Tout est clair jusque là ? Bon, bien sûr, histoire de compliquer un peu... De nombreux pirates étaient d’anciens corsaires qui avaient choisi de se reconvertir lorsque leurs services n’étaient plus désirés...

Ceci posé, revenons à nos écumeurs des mers, réels, fictifs, ou les deux, en deux étapes majeures. Les gentilshommes de fortune terrestres pour commencer (réel ou fictifs, mais dont l’histoire se déroule sur notre planète bleue), et leurs équivalents dans les littératures de l’imaginaire (fantastique, fantasy et SF). Bon, il y a aura certainement des mélanges des genres, parfois, mais bon....  

 

Écumeurs des sept mers, présentez-vous !

J’ai lu beaucoup, beaucoup, beaucoup de livres de marine. Évidemment, j’en ai lu sur les pirates et les corsaires, dans le tas. So, let's go !

D’un point de vue purement historique, bien évidemment, il FAUT citer l’ouvrage d’Oexmelin, Histoire d’aventuriers flibustiers qui se sont signalés dans les Indes..., dans lequel ce chirurgien relate les aventures (vraisemblablement très romancées) qu’il a vécues et les rencontres qu’il a faites. Honte sur moi, je ne l’ai jamais lu, pour la simple raison qu’il a pendant un temps été assez difficile à trouver en édition papier. Mais, il est depuis peu sur ma PAL. (Ah, et je viens juste de découvrir que le texte original (édition de 1699) est disponible sur Gallica, juste ici !)

Restons dans les mémoires avec celles de Louis Garneray, marin, peintre et écrivain français, qui navigua principalement dans l’océan Indien, et servit notamment sous les ordres du corsaire Robert Surcouf. Je recommande les trois ouvrages suivants, qui se suivent sans se ressembler : Corsaire de la république, Le négrier de Zanzibar et Un corsaire au bagne. Ces trois romans se lisent facilement (comme des romans d’aventures, en fait) et sont également très instructifs sur le quotidien (très souvent plus noir que rose) d’un marin ou d’un corsaire dans les années 1800 : Garneray est précis et soucieux de réalité des choses. Une mine d’or pour tout curieux de ce qu’était réellement la vie de marin.

Pour rester dans les pirates ayant eu une existence réelle, faisons une brève incursion par la BD avec Shi Xiu, Reine des pirates de Nicolas Meylaender (scénario) et Qing Song Wu (dessin). Une BD colorée et nerveuse sur la chinoise Ching Shih, qui fut très probablement la plus grande femme pirate au monde. Voire l’un des plus grands pirates tout court, en fait. Jugez du peu : à la mort de son mari, elle prend le contrôle de sa flotte – et ne le quittera plus, écumant la mer de Chine. Il est estimé qu’elle commandait une flotte d’au moins 300 jonques, ce qui portait les hommes sous ses ordres au nombre (approximatif) de 40 000 pirates. Messieurs les flibustiers des Caraïbes, vous voilà largement battus (oui, Henry Morgan, même toi et ta flotte réunie pour le sac de Panama...).

Pour rester dans les femmes pirates, on peut également citer le diptyque Lady Pirate, de Mireille Calmel, sur la redoutable Mary Read et sa comparse Anne Bonny. Agréable à lire, empli d’action, avec une héroïne relativement convenable, mais oubliez tout de suite la véracité historique, hein ? (Bon, j’admets, ça fait longtemps que je l’ai lu, je ne m’en souviens pas des masses. Mais j’avais apprécié ma lecture.)

Quittons les mémoires et les biographies (plus ou moins romancées) pour entrer dans le domaine de la fiction. Et pas avec n’importe quel ouvrage, mais avec un roman que l’on peut qualifier de fondateur, du moins pour la représentation moderne du pirate. Je veux bien sûr parler de L’Ile au Trésor de Robert Louis Stevenson, dont le personnage de Long John Silver est plus ou moins devenu un archétype. Ça fait très longtemps que je ne l’ai pas lu, mais je me souviens avoir passé un bon moment. À noter que je cite le roman originel, je ne reviendrais donc pas sur les innombrables adaptations (en films, en BD, en romans dérivés…) que ce roman a engendrées, sinon, je vais y passer dix ans.

Pour rester dans les romans fondateurs, on peut également citer Peter Pan de JM Barrie, et son célèbre antagoniste qu’est le capitaine Crochet. (C’est moi ou le nom original de Hook sonne mieux ?) Là encore, il en existe de multiples adaptations et là encore, je ne rentrerai pas dans les détails.

Beaucoup plus romanesques (et romantiques, aussi, il en faut pour tous les goûts après tout), on peut citer les romans de Raphaël Sabatini, qui a pour ainsi dire donné au pirate une certaine forme de noblesse. À noter que plusieurs de ses romans ont été portés à l’écran et interprétés par Errol Flynn (qui décidément devait aimer les personnages à la morale ambigüe…). Autrement dit, même si l’auteur est peu connu... ses œuvres ont très vraisemblablement contribué à l’essor de la piraterie à Hollywood. Personnellement, j’ai un faible pour L’Aigle des Mers, une histoire de rivalité fraternelle et de vengeance, sur fond de piraterie ottomane (ou barbaresque, pour respecter les termes de l’époque). Capitaine Blood se lit également très bien. Dans une veine plus fleur bleue, Pavillon noir donne ses lettres de noblesse au pirate romantique : un beau et intriguant pirate, une jolie demoiselle... Vous voyez le topo ? Une histoire d’amour, des complications, des rivalités, et au final un récit plaisant mais qui ne va pas chercher plus loin que le simple divertissement.

Revenons brièvement au neuvième art, et faisons un détour par Les Pirates de Barataria, de Marc Bourgne (scénario) et Frank Bonnet (dessin). À mon sens, probablement une des séries en cours les plus précises, au moins d’un point de vue du dessin. Toutes les subtilités des navires à voiles sont là, dans les voiles, les haubans, les espars... D’ailleurs, le dessinateur a de très belles connaissances sur le sujet, et une somme de documentation qui m’avait sérieusement fait envisager d’aller le cambrioler un jour. Bref, c’est beau à voir, et bon à lire. À noter que l’action se déplace au gré des cycles. Le premier se déroule majoritairement en Louisiane – où l’héroïne fera la connaissance du pirate Jean Lafitte –, alors que le second nous fait voyager vers la côté Sud de la Méditerranée.

Sinon, pour rester dans la BD, un de mes coups de cœur de jeunesse (et toujours d’actualité, d’ailleurs)… La série de l’Épervier, de Patrice Pellerin. De l’aventure et des navires, tout ce qui me plait. À voir ! En plus, Yann de Kermeur et son équipage sont diablement attachants.

Et je garde le meilleur pour la fin et finis par ma série préférée (de romans). J’ai nommé L’Or, l’Amour et la Gloire, de Jean Ollivier. C’est de l’aventure (beaucoup), de l’amour (quand même), de la découverte (beaucoup, beaucoup), des combats navals (pleins), du pillage (encore plus),... Le héros, Yann Lescop, paysan breton parti chercher sa chance de l’autre côté de la mer, y côtoie des légendes de la Flibuste (Henry Morgan, Michel le Basque, Nau l’Olonnois, Olivier Oexmelin...) et prend part à certains de ses plus grands faits d’armes (la prise de Maracaibo, le sac de Panama...) avant de partir tenter sa chance sur les mers de l’autre côté du globe... La précision historique n’est pas forcément au rendez-vous mais peu importe, les cinq tomes se dévorent en un rien, et on ne veut pas voir arriver la fin... Bref, coup de cœur ! (Et voilà, j’ai envie de la relire).

Ah, si, une dernière chose. D’accord, il ne s’agit pas de pirates. Mais d’un film incontournable pour qui s’intéresse un tant soit peu à la marine à voiles : Master and Commander : de l’autre côté du monde. Sans doute un des films qui montre le mieux ce qu’était la réalité de la marine de l’époque, l’entassement, les assauts, les blessures qui finissaient bien souvent en amputation, les effets ravageurs d’un canon chargé à la mitraille, la puissance des tempêtes... (Il y a toujours une scène dans ce film que je suis toujours totalement incapable de regarder, à vrai dire, tellement elle me.... irk). Bref, si le sujet vous intéresse, regardez ce film. C’est un ordre. Allez, matelot, exécution !

 

Et sur les mers lointaines d’autres univers, alors ?

Parce que Fantasy/Science-Fiction et piraterie sont vraiment très bon ménage… mais ne sont malheureusement pas autant exploités ensemble qu’ils le pourraient, à mon grand désespoir. Voici malgré tout une petite sélection… qui pourra éventuellement s’éloigner de la mer pour virer vers les cieux…

Et je commence par Des Horizons Rouge Sang de Scott Lynch (le tome 2 de la série des Salauds Gentilshommes dont j’ai déjà parlé il y a peu, juste là) fait la part belle aux écumeurs des mers. Un plaisir toujours aussi grand que pour le premier tome, et des pirates en plus, que Locke va devoir duper…

On peut également citer Sur des Mers plus Ignorées, de Tim Powels, dont l’intrigue servit de base au quatrième film de la franchise Pirate des Caraïbes. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire, mais je n’en ai entendu que du bien (à l’inverse du film.), la lecture ne saurait donc trop tarder (j’ai trop de livres à lire, moi, c’est fou.)

Tiens, pendant qu’on parle de Pirate des Caraïbes, autant rester sur le sujet. Je suppose que ce n’est plus la peine de les présenter ? Personnellement, j’ai beaucoup aimé le premier, un peu moins le second, ça a été un peu mieux avec le troisième, et j’ai totalement décroché avec le dernier en date. Sinon, la franchise est assez fun, ne se prend pas au sérieux, et ça reste plaisant à voir, au moins… (Et puis, bon, il y a Johnny Depp, alors… Oui, j'assume aussi.)

Retour à la littérature avec un petit chef-d’œuvre : Le Déchronologue, de Stéphane Beauverger. Une histoire complexe sur fond de piraterie caribéenne et de voyages temporels, à la forme relativement perturbante (prévoyez un papier et un crayon pour faire une frise chronologique !) et au style impeccable. Mais franchement, c’est du très bon. Alors, foncez sans hésitation si vous n’avez pas peur des défis ! (Une chronique viendra sans doute un de ces jours.)

Passons de la mer à l’espace pour s’intéresser à Captain Harlock (Albator, en version française). Plus de navires à voiles mais des vaisseaux spatiaux, mais une mentalité assez similaire à celle qui animait les pirates tels qu’on les connait : la liberté. Et j’ai déjà dit que l’Arcadia avait vraiment la classe, comme vaisseau spatial ? Et que j’avais adoré le film en CGI ? Oui ? Bon, d’accord, je me tais… Mais Albator, c’est le bien, et vive la matière noire. Ceci dit… Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi le titre français est « corsaire de l’espace » ? Albator est un pirate, morbleu, pas un corsaire. Non mais.

Restons dans les étoiles, avec Le Loup des Étoiles, d’Edmond Hamilton. Malheureusement, le personnage principal délaisse trop vite la piraterie qui est l’apanage de sa race d’adoption pour le mercenariat. Dommage… Mais cette série n’en reste pas moins de la SF plus que sympathique à lire.

 

Conclusion !

Bon, je crois bien être arrivé à bout de mes lectures piratesques (ça se dit. C’est moi qui tiens le sabre d’abordage, donc si je dis que piratesque se dit, c’est que ça se dit. Non mais.) et donc je vais pouvoir retourner jouer à Assassins’s Creed.

Comme je l’ai dit, cette liste est très loin d’être exhaustive et présente mes goûts plus que « ce qu’il faut avoir lu », bien que certains ouvrages fassent consensus. Et vous, vos expériences avec les pirates, elles viennent d’où ? Exprimez-vous, n’ayez pas peur !

Et si vous voulez des titres maritimes mais pas spécialement axés sur la piraterie et cie, demandez, j’en ai un paquet en réserve !

Et sinon, d’autres Hors-Séries sur d’autres sujets, ça vous intéresse ?

 

Source image :

Benjamin Carré, couverture « Des Horizons Rouge Sang »

Frank Bonnet, Les Pirates de Barataria

Didier Graffet, couverture « Sur des Mers plus Ignorées »

 

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