Zoc est une jeune fille un peu blasée. Elle doit commencer à réfléchir à des idées d’orientation, mais elle n’aime qu’une chose : puiser de l’eau avec ses cheveux. Sa chevelure noire tressée en apparence un peu banale, renferme en fait un drôle de pouvoir. Zoc peut attirer l’eau puis la déplacer où bon lui semble. Des quantités phénoménales d’eau. Seulement… ce n’est pas un métier ! Lorsqu’elle apprend qu’un village a été victime d’une gigantesque inondation, notre héroïne prend ses cliques et ses claques et s’en va les aider avec ses cheveux. Mais maintenant qu’elle a vidé le village de son eau, que peut-elle en faire ? Ainsi démarre l’épopée de Zoc, qui va traverser toute la région pour déposer cette eau dans un ruisseau asséché.
Une fille qui puise de l’eau avec ses cheveux… le pitch de départ est bien étrange, mais Jade Khoo parvient à nous embarquer dans son univers en quelques pages. L’album est très vert, sur la couverture bien sûr mais aussi à l’intérieur, puisque toute l’histoire se déroule à la campagne. On pourrait croire que le récit se situe dans notre monde rural bien franchouillard, avec ses champs à perte de vue, ses chênes, ses petits villages aux vieux murs en pierre… mais le tout est agrémenté de détails fantastiques. Des pouvoirs pas forcément pratiques, ou encore des oiseaux humanoïdes qui parcourent le monde en chantant des chansons, par exemple. L’œuvre est étonnante et captivante. L’autrice a une formation d’animatrice, et ça se sent : Zoc se lit très facilement, et on croirait presque voir les images bouger. Une fois le livre refermé, on a l’impression d’avoir plongé dans un court-métrage, le temps d’une demi heure. Encore une bonne pioche pour Dargaud, qui sait dénicher les jeunes auteurs talentueux.
Zoc de Jade Khoo, Dargaud
Illustration principale : © Jade Khoo / Dargaud
