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par Republ33k - le 9/03/2016
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par Republ33k - le 9/03/2016

Chlorophylle et le Monstre des Trois Sources, la critique

Personnage culte relancé par les éditions Le Lombard dans des albums invitant des artistes à se pencher sur le cas de la petite souris - c'est ce qu'ont fait Zidrou et Godi en 2014 - Chlorophylle revient ce mois-ci dans les librairies sous la direction de Jean-Luc Cornette au scénario et René Hausman aux dessins. Deux artistes qui signent ici leur première collaboration.

L'hommage à la création de Raymond Macherot saute assez rapidement aux yeux. Et il est appréciable, indéniablement. Les amoureux de la petite bestiole ne devraient pas être dépaysés par cette aventure en forme de fable, qui voit Chlorophylle et son ami Minimum partir à la recherche de la souris Pâquerette, vraisemblablement enlevée par un drôle de monstre.

Classique, simple, efficace, et donc parfait pour greffer quelques messages et autres hommages sur tous rebondissement se présentant. Et ce, sans nuire à la fluidité de l'intrigue, ou trop charger les phylactères. La lecture s'avérera donc confortable, mais aussi très enfantine, dès qu'on commence à réfléchir au propos derrière ce Monstre des Trois Sources.

En bonne fable, ce nouvel album propose ainsi une morale plutôt saine, qui nous parle de l'acceptation de la différence. Mais pour parvenir à cette note finale, l'album aura tout de même recyclé un certain nombre de poncifs qui lui donnent un côté old school, dans le bon - l'hommage à l'œuvre originelle - comme le mauvais - certains dialogues ou situations paraissent parfois très datés - sens du terme.

L'ensemble donnera donc à ces 48 pages un ton finalement trop enfantin, trop candide. Les amateurs et nostalgiques du personnage devraient passer outre ce constat, mais les lecteurs moins familliers des aventures de Chlorophylle - et c'est mon cas, pour tout vous dire - pourraient rester sur leur faim, voire passer à côté de l'album.

L'intérêt de ce Monstre des Trois Sources résidera donc d'avantage dans les dessins de René Hausman, radicalement éloignés des standards graphiques de Chlorophylle. Malgré cette distance entre l'album et l'œuvre originelle, il parviendra à nous captiver avec son trait et ses couleurs aux charmes étranges.  Aux côtés de son scénariste, Hausman offre également à l'album quelques jolies références visuelles, à King-Kong et Frankenstein notamment, qui sont intimement liées à l'intrigue, sans rien vous révéler.

Hommage incontestable à la création de Raymond Macherot, Chlorophylle a du mal à s'extraire du spectre du personnage, apparu en 1954. Dans ses dialogues, sa narration et ses propos, ce nouvel album semble bloqué dans le passé, alors que son dessin tire plutôt du côté de la nouveauté, avec un trait d'une fascinante étrangeté. En ressort une histoire un peu tiraillée entre l'influence de ces deux époques, qu'il faudra réserver aux amateurs du personnage.

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