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Incontournables
par Thomas Mourier - le 1/09/2017
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par Thomas Mourier - le 1/09/2017

Le Marquis d’Anaon de Matthieu Bonhomme & Fabien Vehlmann

Série connue de quelques amateurs et heureux chanceux, les cinq volumes de cette série ont eu du mal à trouver leur public malgré un dessin incroyable et une série d’histoires ensorcelantes. Occultisme, mystères et chimères au siècle des lumières, Matthieu Bonhomme et Fabien Vehlmann nous entraînent au cœur des légendes populaires et de ses constructions…. Lire la Suite →

Série connue de quelques amateurs et heureux chanceux, les cinq volumes de cette série ont eu du mal à trouver leur public malgré un dessin incroyable et une série d’histoires ensorcelantes. Occultisme, mystères et chimères au siècle des lumières, Matthieu Bonhomme et Fabien Vehlmann nous entraînent au cœur des légendes populaires et de ses constructions. Derrière chaque procès de monstre se cache un coupable bien humain semble chuchoter notre héros, le bien nommé Marquis d’Anaon.

Les scénarios s’inspirent des débuts de l’anthropologie et de la sociologie moderne, des mythes du Gévaudan et du Hollandais volant revisités aux cruelles expériences de Frédéric II et de l’égyptologie naissante ; et se penchent sur une France qui oscille entre les premiers triomphes de la science et les superstitions les plus tenaces. Chaque épisode propose une plongée dans une région différente et apporte un nouvel un aspect des croyances populaires tout en distillant l’histoire de Jean-Baptiste, de sa fascination pour « l’autre monde » et de son étrange surnom d’Anaon qui symbolise ce lien.

Le dessin de Matthieu Bonhomme étonne et fascine par sa filiation avec les plus classiques de l’école de Marcinelle combiné à une recherche très poussé de la simplification. Chaque détail compte, expression, posture ou objet : rien n’est laissé au hasard et sa virtuosité éclate à partir du tome trois, avec sa représentation des navires dans ce huit-clos maritime. Le parti-pris des cadrages assez rares, ses contre-plongées ou choix audacieux pour mettre en scène les visages, marquent fortement la série faisant écho à cette volonté des deux auteur de parler d’humanisme et de chercher à comprendre la nature humaine sous tous les angles.

En grand amateur de Lucky Luke, le dessinateur termine chaque album sur l’image du départ de son héros solitaire. Un héros qui change et s’épaissit, une suite d’épisodes où les thématiques sous-jacentes à chaque album se font plus fortes : Le Marquis d’Anaon passe pour une des rares séries d’aventure qui possède plusieurs niveaux de lecture. Dargaud a publié cette intégrale l’année dernière avec les cinq albums, des planches inédites et une interview croisée où les auteurs assurent de leur envie de poursuivre l’aventure. Qui sait, un jour le Marquis sera de retour pour dévoiler ses derniers secrets…

« L’enfer ? Mais j’en reviens justement ! »

Images extraites de l’album © Matthieu Bonhomme/Fabien Vehlmann/Dargaud

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