Cette tragédie a lieu le 5 août 1976, alors que JeanLouis et sa famille étaient en vacances dans le Finistère. Lors d’un déplacement, Gilles, le petit dernier de la famille, souhaitait rejoindre sa mère qui faisait du vélo derrière la calèche. Seulement, alors qu’il venait de descendre sur le marchepied, un chauffard arrivant à vive allure coupa la ligne continue et percuta l’enfant de 11 ans et demi. L’accident est violent, le chauffeur un fuyard, laissant le corps inanimé de Gilles se vider de son sang sur la route.
L’auteur qui avait commencé la bande dessinée en 1977 dans les pages du mythique Métal Hurlant s’était déjà confié sur ses expériences sexuelles dans les deux tomes autobiographiques d’Extases. Cette fois-ci il livre un secret bien gardé pendant 45 longues années, celui d’un drame qui a ébranlé toute une famille. Dans les pages de cet épais tome de plus de 300 pages, on reconnaît immédiatement son avatar de papier, son trait un peu rond, ses nuances de gris. On prend également à nouveau plaisir à suivre sa narration et son ton intimiste qui sait si bien transmettre les émotions du drame qui se rejoue sous nos yeux.
Revenant sur cette catastrophe, JeanLouis Tripp explore ses tourments intérieurs et ceux de sa famille. Retranscrivant l’avant et l’après accident, l’auteur nous fait passer par de multiples étapes et émotions. La violence de l’accident et le jeune âge de son frère, sont deux éléments qui accentuent encore plus la douleur. Le poids des regrets et de la culpabilité se lisent à chacune de ses pages et montrent à quel point un tel événement bouleverse à jamais les individus.
Le Petit frère de JeanLouis Tripp, Casterman
Illustration principale et extraits : © JeanLouis Tripp / Casterman
