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Incontournables
par Thierry Soulard - le 7/10/2020
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par Thierry Soulard - le 7/10/2020

Orbital, la série qui anticipe l’avenir proche et lointain

Le huitième tome d’Orbital étant sorti en 2019, en bouclant une intrigue, Dupuis propose maintenant des intégrales. La première intégrale Orbital (tome 1 à 4) est sortie il y a un an. La seconde vient tout juste d’être publiée. Idéal, pour les lecteurs qui souhaitent découvrir cette bande dessinée de science-fiction française aussi efficace qu’imaginative!

Dans Orbital, l’agent Caleb (humain) fait équipe avec l’agent Mézoké (Sandjaar), dans un monde où les humains ont intégré – de justesse, et non sans heurts – une confédération extraterrestre. Mais entre les isolationnistes humains qui n’ont toujours pas digéré cette intégration et les souvenirs douloureux d’une guerre que les humains ont menée aux Sandjarrs, les cicatrices demeurent vivaces.

Orbital tient par ses intrigues qui font la part belle aux complots politiques, son scénario cohérent pensé sur 8 tomes, où les indices et mystères sont disséminés peu à peu à petites doses bien pensées… Et surtout par ses personnages.

Genres indéfini et language neutre

© Serge Pellé / Sylvain Runberg / Dupuis

Si Caleb l’humain à sa part d’ombre, Mézoké est celui qui intrigue le plus. Venant d’une race alien sexuée, mais dont la culture n’accorde aucune importance au sexe dans les rapports sociaux, Mézoké reste d’un genre indéfini. Ce qui en faisait, dès son apparition en 2006 et encore aujourd’hui, l’un des rares personnages principaux de bande dessinée officiellement non-genré. Sa présence dans les pages à d’ailleurs poussé les auteurs de la BD à intégrer, dans les albums en français, une forme de neutre discret mais relativement efficace: les différents marqueurs de genre sont remplacés par un “ë” lorsqu’ils concernent Mézoké. Ël est donc unë citoyën Sandjarr.

Une belle tentative de jouer avec les codes du langage et avec les identités, et ce bien avant que le langage inclusif ou les questions de genre ne soient aussi répandues qu’aujourd’hui – et sans, non plus, que le personnage ne soit réduit à cela, ou que toute la série ne tourne autour de cela, au contraire.

Quelque part entre Valérian et Sillage, Orbital propose un monde foisonnant et imaginatif qui vaut assurément le coup d’oeil, et pas seulement pour le superbe trait de Serge Pellé.

Orbital Intégrale 1 & Orbital intégrale 2, de Serge Pellé et Sylvain Runberg. 248 pages, Dupuis. Parution de l’intégrale 2/2 le 02/10/2020.


Image principale : © Serge Pellé / Sylvain Runberg / Dupuis

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