CRITIQUE GARANTIE SANS LE MOINDRE SPOILER
Lors de l’annonce du film, tout le monde était curieux de voir comment Marvel Studios allait traiter la chose. La hype s’est ensuite enclenchée avec la diffusion du premier trailer. Et vous savez quoi ? Toute cette attente n’aura pas été vaine. En effet, le film de James Gunn est peut-être tout simplement l’un des meilleurs Marvel à ce jour.

Autant le dire tout de suite, Guardians of the Galaxy est une réussite. Le film arrive sans difficultés à gérer l’humour, l’aventure et les relations entre ses personnages. Il ne promettait rien d’autre que du fun et du rire et c’est un pari réussi. James Gunn nous livre là un blockbuster calibré tout en jouant avec les codes de ce style de film ainsi que ceux des productions Marvel.
En effet, beaucoup de scènes commencent de manière Hollywoodienne, reprenant les clichés du genre pour les casser ensuite par l’humour. Un rendez-vous romantique sur un balcon est par exemple brisé par une blague qui arrive pile au bon moment. Il y a beaucoup d’autres exemples dans le film. L’humour est omniprésent, même dans les moments les plus cruciaux. Humour pas toujours très fin (merci Rocket !) mais qui fait toujours mouche. Dernier point, chaque personnage possède son style de blagues et chacun arrivera à vous surprendre. Les Gardiens de la Galaxie, c’est avant-tout une comédie d’action avant d’être un film d’action avec de la comédie.
L’écriture est donc l’un des gros points forts du film. Il faut dire que James Gunn, aussi à l’origine du script, est connu pour sa plume drôle et cynique. Il faut rappeler qu’il a réalisé ses débuts chez Troma aux côtés de Lloyd Kaufman en écrivant des scénarios de nanars assumés.

Mais il ne faut pas oublier l’aspect aventure de l’oeuvre. Le film de James Gunn raconte une histoire de space opera épique, bien rythmée et captivante. Space opera oblige, l’histoire nous amène à découvrir pleins de lieux différents, tous plus fous et plus beaux les uns que les autres. Le tout nous conduit à un dénouement final avec des enjeux énormes qui arrivent à concerner le spectateur. Et même si la bataille finale ne se montre pas aussi jouissive que la bataille de New York dans The Avengers, le dernier acte des Gardiens est tout simplement l’un des plus épiques et des plus beaux visuellement de la filmographie Marvel. Un régal.
Il faut également noter que si Les Gardiens de la Galaxie se situe dans l’univers Marvel, il est totalement déconnecté des autres films. Certes, on retrouve quelques petites choses, mais l’action se déroule à des années-lumières de la Terre et nous montre un tout autre aspect de ce monde que construit Marvel Studios. N’espérez donc pas de caméos de Captain America ou d’Iron Man. Guardians of the Galaxy possède cette force que les autres films Marvel ont perdu au fil des années : il peut se regarder indépendamment des autres et peut très bien vous absorber même si vous n’avez jamais vu un Marvel de votre vie.

Du côté du casting, Chris Pratt est parfait et l’adaptation de Star-Lord est on ne peut plus fidèle. On retrouve bien ce terrien canaille et charmeur, qui veut faire bouger les choses, sans trop savoir comment s’y prendre. Peter Quill mène l’équipe la plus cool de l’univers, sans voler la vedette aux autres. Saluons l’excellente répartition des rôles. Chaque gardien a son intrigue, son moment pour briller. Sans surprise, Gamora est la (petite) déception du film. A vrai dire, on peine à comprendre la réputation que s’est forgée la dernière des Zen Whoberi. Ce n’est pas tant Zoe Saldana qui pose problème. C’est juste la représentation du personnage qui ne colle pas. Face à la justesse globale du casting, la pauvre Gamora est tout simplement victime d’un effet de contraste !
Quant à Dave Bautista, il est la révélation inattendue du blockbuster. Dans la peau de Drax le Destructeur, l’ex-catcheur montre des talents comiques insoupçonnés. Comme dans les comics, c’est une brute au grand cœur obsédée par sa mission. Reste le duo formé par Rocket Racoon et Groot. Le cocktail est imparable : beaucoup d’humour et de vraies émotions servies par des effets spéciaux proches de la perfection. En résumé, nous assistons à la naissance de cinq ‘nouvelles’ icônes !

Si Les Gardiens de la Galaxie mise tout sur ses héros, c’est au détriment des méchants, un défaut classique chez Marvel Studios. En terme de motivations, Ronan l’Accusateur rivalise avec Malekith le Maudit (Thor : Le Monde des ténèbres). La société kree est la grande sacrifiée de ce long métrage. Heureusement, le juge au marteau interprété par Lee Pace est charismatique. Autour de lui gravitent Nebula (Karen Gillian en méchante, on a presque du mal à y croire), un Benicio Del Toro intriguant mais trop peu présent (le Collectionneur), et… Thanos !
Et enfin, on ne peut qu'apprécier la B.O du film, qu'il s'agisse des partitions composées par Tyler Bates ou de l'incroyable playlist proposée, qui mêle tour à tour David Bowie, Blue Swede, 10cc, Rupert Holmes, les Runaways, Elvin Bishop, Marvin Gaye, Redstone et j'en passe.

James Gunn nous sert ici une très jolie comédie d’action, bercée de musiques des années 70-80 en complet décalage avec l’univers, mais subtilement légitimée par le scénario. Une remarque applicable à l’ensemble du long-métrage qui ne tombe pas systématiquement dans le calibrage Marvel en dépit de certains errements dans l’écriture des personnages et quelques clichés immanquables. Guardians of The Galaxy n’en reste pas moins un excellent divertissement, à la 3D pour une fois presque indispensable.
Les Gardiens de la Galaxy, sortie le 13 août 2014 (2h01 min)






