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par Elsa - le 25/04/2016
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par Elsa - le 25/04/2016

Les contes de la ruelle, la critique

Un livre peut-il faire le même effet que l'arrivée du printemps ? Si c'est le cas, il se pourrait bien qu'il s'agisse de Les contes de la ruelle, de Nie Jun.

Quand tout fleurit.

Yu'er boite. Son handicap pourrait empêcher la petite fille de rêver, et même d'avoir une vie normal, mais c'est sans compter sur la gentillesse et les attentions de son grand-père, Doubao. Ensemble ils se promènent dans le quartier, rencontrent ses habitants, observent le monde qui les entourent... Dans d'adorables histoires courtes, des petites tranches de vie du duo nous sont racontées, entre réalité et imaginaire, alors que le printemps remplit de vert leur vieux quartier de Pékin.

Sourire.

Voilà un recueil qui donne le sourire. Le dessin, d'abord, est rond, doux, délicat. Un peu rétro et en même temps particulièrement dynamique, il règne sur les pages une joie de vivre communicative, alors que l'auteur nous entraine dans les ruelles baignées de lumière d'un Pékin où le temps semble s'être arrêté. La mise en page est assez classique, mais sait parfois se faire plus farfelue, donnant à l'ensemble un côté aérien, joyeux et en même temps contemplatif. Plus que les regards, ce sont ici les sourires, discrets ou immenses, qui inondent les planches et nous contaminent rapidement.

Et si Les contes de la ruelle est visuellement aussi joli que les premiers jours du printemps, quand la grisaille fait place aux rayons de soleil et aux fleurs qui éclosent partout, le récit n'est pas en reste. Mêlant la nostalgie et l'instant présent, cette bande dessinée met en scène deux personnages sensibles et leur relation particulièrement jolie : un grand-père, veuf, ancien facteur, et sa petite fille, handicapée mais surtout pleine de vie. Ensemble ils vivent des aventures qui amusent ceux qui les croisent, autant qu'elles les font rêver. A travers ces petites tranches de vie, Nie Jun montre que la magie est partout, si on ouvre les yeux

On pourra peut-être regretter que cela soit trop court, les histoires filant à toute allure, et l'on se retrouve à devoir dire au revoir à nos nouveaux amis bien trop vite. Mais c'est le défaut des oeuvres les plus délicieuses, souvent. On voudrait apprendre à mieux les connaitre, savoir qui Yu'er croisera sur son chemin la prochaine fois, quel stratagème son grand-ère imaginera pour réaliser un autre de ses rêves. On voudrait encore explorer leur petite ruelle, mais le voyage aura déjà été particulièrement plaisant. Comme une grande bouffée d'air frais un peu magique, une invitation à la rêverie. Après tout, maintenant que l'on connait le chemin, rien ne nous empêche d'y retourner en fermant les yeux.

Les contes de la ruelle est paru à point nommé pour accompagner l'arrivée du printemps. Avec Nie Jun, explorez les petites rues étroites d'un Pékin magique avec deux héros aussi adorables que touchants. Entre rêve et quotidien, c'est un délicieux moment de lecture qui nous est proposé.

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