Sous la forme d’un manga de témoignage que l’on peut rapprocher du récit Mon père alcoolique et moi pour sa thématique, et de la franchise d’exposition de Solitude d’un autre genre, Mon bourreau de père est enfin mort est un one-shot social au propos percutant. Une œuvre très forte dans laquelle Piroyo Arai tente de montrer la difficulté du quotidien, mais également du futur de tout individu élevé dans un environnement violent.
Piroyo Arai s’y livre entièrement, de son enfance à l’âge adulte. Elle y raconte les comportements inappropriés et inacceptables de son père envers elle et le reste de sa famille. Seule fille et souffre-douleur de son père alcoolique, elle a connu les coups, les insultes, les dévalorisations quotidiennes… et en grandissant, c’est l’abus sexuel qui vint s’ajouter à tout cela !
La mangaka ne s’arrête pas là et donne à voir ce que les agissements quotidiens de son père ont impacté sur celle qu’elle est devenue. Après avoir raconté son départ de la maison, elle analyse sa propre vie et ses propres comportements qui ont été impactés par les sévices subis.
Si cela lui a demandé du temps, elle parvient tout de même à prendre le recul nécessaire pour montrer, expliquer et surmonter son passé tout en s’attachant à s’intéresser à son propre ressenti, ses propres sentiments actuels, pour pouvoir vivre la vie la plus sereine possible, sans reproduire le schéma paternel avec sa propre famille. Car elle s’en est rendue compte, il ne suffit pas de simplement s’éloigner de son père pour faire disparaître ce qu’il s’est passé des années durant.
Mon bourreau de père est enfin mort de Piroyo Arai, Meian
Sortie le 09 septembre 2021
Illustration principale : © Piroyo Arai / TAKESHOBO
Traduction : Damien Guinois
