Vie et mort de Toyo Harada est sans aucun doute LE titre Valiant que j’attendais le plus cette année. Mais pourquoi donc me direz-vous ? Et bien parce que c’est le troisième et dernier acte de Joshua Dysart sur les psiotiques après avoir écrit Harbinger et Imperium, deux récits incroyables qui resteront probablement parmi mes 5 meilleures lectures ! L’intégrale commence avec une superbe lettre dans laquelle l’auteur nous explique ce qu’il espérait des comics à l’origine. Je ne vais pas vous décrire le contenu en détail mais il nous explique comment Valiant et Bliss ont changé sa vie professionnelle. Car Bliss a eu un réel impact sur sa vie d’auteur en lui permettant de diffuser ses œuvres hors des frontières américaines, ce qu’il désirait le plus. C’est aussi lors d’une convention française (sûrement la Paris Comic Con) que Joshua Dysart a trouvé le dessinateur pour Vie et mort de Toyo Harada suite à sa rencontre avec CAFU qui était invité également par Florent. Les deux hommes ont de suite accroché et le partenariat s’est imposé, ce livre est donc aussi un peu celui de Florent. L’intégrale commence donc avec cette lettre qui se montre particulièrement touchante, une claque, et ce n’est pas la seule que j’ai reçu, croyez moi. J’avais d’énormes attentes pour cette fin de « Cycle psiotique » et autant vous le dire tout de suite je n’ai pas été déçu un instant ! Le démarrage reprend les origines de Harada de manière à ne pas perdre un nouveau lecteur qui n’aurait pas lu Harbinger et Imperium. Rapidement le contexte se dessine : Harada est en train d’installer une sorte d'ascenseur permettant d’accéder à un amas de débris extra-terrestres remplis de technologies incroyables qu’il compte rendre accessible au plus grand nombre. Cependant la coalition et le PRS ne comptent pas le laisser faire et l’attaquent sans ménagement. Mais il en faut plus pour inquiéter Harada qui a déjà distribué toutes ses cartes depuis bien longtemps. Le récit, ponctué de flashbacks, nous permet d’en savoir plus sur la façon dont cet homme s’est construit et comment il en est arrivé à de tels actes. De quoi compléter le profil d’un homme compliqué à décrypter, particulièrement attaché à arriver à ses fins et imposer sa vision d’un monde pacifique et sans pénuries, quitte à faire un grand nombre de victimes. Ce personnage est diablement déroutant puisque tour à tour on peut soit le détester au plus haut point, soit vouloir qu’il parvienne à imposer sa vision. Le plus bluffant c’est que dans ce récit je l’ai trouvé extrêmement touchant pendant une bonne partie du récit du fait du poids énorme et des dangers qui pèsent sur lui. Finalement peut on lui en vouloir d’espérer un monde parfait où personne ne souffrirait ? Certes sa façon de faire est particulièrement discutable mais ses motivations restent compréhensibles et c’est ça la force de ce personnage: son ambiguïté. Certains diront que Thanos fait pareil chez Marvel, alors certes mais sa psychologie est beaucoup moins détaillée et ses motivations nettement moins touchantes. Je ne vous donnerais aucun indice sur la fin du récit parce qu’elle doit rester une surprise totale mais de mon point de vue, elle est juste parfaite. Comme je le disais au début de cette review, la partie graphique est assurée par le génial CAFU (Fraîchement engagé chez Marvel) qui est maintenant un grand habitué des titres Valiant, mais aussi par Mico Suayan, un autre dessinateur de talent de la maison. Conclusion : Vie et mort de Toyo Harada est une parfaite conclusion au superbe Cycle Psiotique de Joshua Dysart. Harbinger et Imperium m’avaient déjà mis deux claques, ce dernier titre m’en a mis une troisième ! Merci monsieur Dysart. Thomas.