Si vous n’avez pas lu l’article dédié hier sur la reprise en main de l’appel à projets par la mairie d’Angoulême, le département, la région, le CNL et la Drac, je vous invite à le lire ici avant de continuer.
Vous pourrez également y retrouver la tribune « Nous n’irons pas au Festival d’Angoulême 2026 organisé par 9e Art + » portée par 285 autrices qui maintiennent le girlcott pour cette édition 2026 encore organisée par la société 9eArt+.
Aujourd’hui, c’est le Groupement BD du SNAC qui publie son communiqué de presse « Un peu de hauteur pour les auteurices » [à lire en intégralité en fin d’article] pour indiquer également qu’iels « ne participeront pas – et ce de quelque manière que ce soit -, au Festival de BD d’Angoulême en 2026 » et proposent un document « FIBD 3.0 » : 5 points pour un renouveau du FIBD.
Le communiqué précise que ce document est un « héritage des luttes pour La Chaaarte BD et festivals des Autrices Auteurs en Action, et cette crise structurelle du FIBD nous a permis d’y apporter la dernière touche. Il représente un horizon, un récit, un nouvel imaginaire, pour le Festival d’Angoulême et notre profession. » ; et invitent « les pouvoirs publics, les éditeurices, les possibles structures organisatrices à s’en saisir »
Idem du côté de L’inter orga BD qui a publié aujourd’hui une réponse aux partenaires publics du FIBD qui ont écrit un communiqué hier [à lire en intégralité en fin d’article] : « Nous insistons sur le fait que le boycott/giricott est maintenu : il est impossible de faire redescendre la mobilisation tant que la société 9e Art+ pilotera la manifestation, même avec la promesse de retrait de Franck Bondoux. »
« Soutien aux artistes dans leurs revendications pour un festival plus respectueux et plus inclusif »
Hier a été diffusé, un communiqué de presse du S.E.A (syndicat des éditeurs alternatifs) [disponible en intégralité en fin d’article] qui « salue l’avancée majeure que constitue la réforme de gouvernance du festival d’Angoulême » mais demandent « une nouvelle fois la démission de la présidente de l’association du F.I.B.D, Delphine Groux, dont la responsabilité dans la crise actuelle est extrêmement lourde. »
Et en réponse à la tribune « Nous n’irons pas au Festival d’Angoulême 2026 organisé par 9e Art + » et au communiqué de presse du Groupement BD du SNAC « Un peu de hauteur pour les auteurices », le S.E.A rappelle « son soutien aux artistes dans leurs revendications pour un festival plus respectueux et plus inclusif et demande à ce qu’elles soient prises en compte immédiatement par l’actuelle direction. »
Et indique que « Les maisons d’édition membres du S.E.A décideront donc chacune de leur participation à l’édition 2026 du Festival. » car « tous les problèmes ne sont pas réglés [et] les réponses apportées interviennent dans un calendrier très tardif, malgré nos alertes répétées des derniers mois. »
Affaire à suivre pour les positions des groupes d’éditions et maisons du S.N.E. ainsi que de la part de l’organisation du FIBD qui n’a pas encore communiqué sur une éventuelle conférence de presse à date.
💡 Pour tous les articles récap’ sur cette crise du FIBD, vous avez le sommaire ici.
(13 articles à date)
📣 Communiqué de presse du Groupement BD du SNAC
(18 novembre)
« FIBD : Un peu de hauteur pour les auteurices
Fort de ses bientôt 20 années d’existence et de l’expériences de ses pilotes impliqué.e.s pour la cause des auteurices (rémunération en festival, tables rondes professionnelles, contrat commenté, etc.), le Groupement BD du Snac souhaite apporter sa contribution à la réflexion autour de la refonte du FIBD.
L’initiative des pouvoirs publics de reprise en main du festival semble aller dans le bon sens. Toutefois, avant de convier l’interprofession pour la photo de groupe, cette nouvelle et inhabituelle volonté collective affichée doit pouvoir se concrétiser avec discernement et sans précipitation. Notre autonomie, notre liberté de parole et d’expression sont tout autant nos fondamentaux que le socle de notre activité, axé sur la défense des droits des auteurices. Aussi, nous refusons catégoriquement d’être une caution morale et syndicale, qui n’aurait pour objet que d’étouffer la légitime colère… Ou pis encore ! De faire le jeu d’agendas électoraux imposant des initiatives décidées en urgence et sans aucune garantie avérée !
Nous le redisons ici : nous ne participerons pas – et ce de quelque manière que ce soit -, au Festival de BD d’Angoulême en 2026.
Néanmoins et pour aller de l’avant, nous proposons le document « FIBD 3.0 »*. En gestation depuis de longs mois, il est l’héritage des luttes pour La Chaaarte BD et festivals des Autrices Auteurs en Action, et cette crise structurelle du FIBD nous a permis d’y apporter la dernière touche. Il représente un horizon, un récit, un nouvel imaginaire, pour le Festival d’Angoulême et notre profession.
Nous invitons les pouvoirs publics, les éditeurices, les possibles structures organisatrices à s’en saisir, ainsi que les auteurices qui y souscrivent, à le partager massivement
Le Groupement BD du SNAC »
📣 Communiqué de presse L’inter orga BD
(18 novembre)
« À l’adresse des financeurs publics du FIBD,
Grâce à une mobilisation historique du secteur de la bande dessinée, les financeurs publics, après des années d’interpellations, ont pris la mesure de la situation.
La refonte de l’ADBDA nous semble être une bonne piste pour la suite, et sommes satisfait-es de la mise en retrait de l’association du festival au profit de cette dernière. Nous prenons acte de la volonté historique de changer la gouvernance de ce festival central pour la bande dessinée.
Nous attendons désormais la démission de Delphine Groux de son poste de présidente de l’association du FIBD.
II nous paraît important de souligner qu’une telle refonte du festival, aussi nécessaire et souhaitable soit-elle, ne pourra se faire sans nous, travailleur-euses de la bande dessinée, comme nous vous l’avons rappelé à de nombreuses reprises.
Néanmoins, celle-ci ne peut se faire dans la précipitation.
Les financeurs publics doivent prendre acte que le paysage politique des auteurices a changé, nous ne sommes plus en 2016. Les coupes massives dans les budgets de la Culture et la précarisation toujours plus grande de nos professions n’ont fait qu’accélérer notre organisation collective et comme vous avez pu le constater, nous sommes désormais capables de nous rassembler massivement pour défendre nos conditions de travail.
Nous insistons sur le fait que le boycott/giricott est maintenu : il est impossible de faire redescendre la mobilisation tant que la société 9e Art+ pilotera la manifestation, même avec la promesse de retrait de Franck Bondoux.
La situation cristallise de nombreux problèmes de notre époque : violences sexistes et sexuelles, gouvernance autarcique, mépris généralisé des travailleur-euses y compris des bénévoles, exploitation mercantile, validisme, etc.
Par conséquent, nous ne participerons pas à l’édition 2026.
Pour toutes ces raisons, nous sommes aussi solidaires du manifeste des 285 acteur-ices de la bande dessinée publié le lundi 17 novembre 2025 dans L’Humanité. Nous vous invitons à en prendre connaissance.
La refondation du festival ne peut pas se faire sans nous, c’est pourquoi nous serons présentes à l’assemblée générale de la nouvelle ADBDA, évoquée dans votre communiqué, pour écouter vos propositions et échanger sur nos revendications, sur lesquelles nous serons intransigeantes.
En revanche, cette assemblée générale fondatrice ne peut décemment pas être tenue au mois de janvier 2026 pendant un festival sous boycott.
L’inter-orga BD se tient à votre disposition pour discuter d’un autre calendrier.
Signataires :
STAA CNT-SO
MeTooBD
SNAP-CGT
La Ligue des auteurs professionnels
Snéad-CGT
ABDIL
Le Collectif des créateurices de BD contre le sexisme, La Charte des Auteurs et Illustrateurs jeunesse
Les États Généraux de la Bande Dessinée »
📣 Communiqué de presse du S.E.A
(17 novembre)
Le S.E.A salue l’avancée majeure que constitue la réforme de gouvernance du festival d’Angoulême, actée par les pouvoirs publics dans leur communiqué de presse du 17 novembre.
Le S.E.A prendra toute sa part dans la nouvelle configuration de l’ADBDA qui pilotera le festival à l’avenir. Le S.E.A veillera à ce que la diversité de l’édition de bande dessinée soit bien représentée dans cette structure et soutiendra les demandes des artistes, qui devront jouer un rôle majeur dans cette réforme.
Par ailleurs, le S.E.A réclame une nouvelle fois la démission de la présidente de l’association du F.I.B.D, Delphine Groux, dont la responsabilité dans la crise actuelle est extrêment lourde.
Le S.E.A souhaite également rappeler son soutien aux artistes dans leurs revendications pour un festival plus respectueux et plus inclusif et demande à ce qu’elles soient prises en compte immédiatement par l’actuelle direction.
Si le S.E.A se satisfait pleinement de la reprise en main du Festival par les artistes, les maisons d’édition et les pouvoirs publics, il n’en demeure pas moins que tous les problèmes ne sont pas réglés. Les réponses apportées interviennent dans un calendrier très tardif, malgré nos alertes répétées des derniers mois.
Les maisons d’édition membres du S.E.A décideront donc chacune de leur participation à l’édition 2026 du Festival. »
Visuel principal : © Marc-Antoine Boidin pour le Groupement BD du SNAC







