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Depuis janvier dernier et l’enquête de Lucie Servin sur les coulisses du festival de la BD d’Angoulême qui révélait une agression sexuelle et parlait de management toxique dans l’équipe organisatrice, 9eArt+ [lire notre édito pour en savoir plus ici] et à un appel au boycott en avril 2025 à l’initiative du syndicat des travailleurs et travailleuses, artistes-auteurs et autrices (STAA CNT-SO) ainsi que du collectif MeTooBD : l’association FIBD —propriétaire de la marque et accordant la concession d’exploitation du festival pour 10 ans à une société organisatrice— a lancé un appel d’offres pour examiner de nouvelles candidatures.

La passerelle devant la Cité de la BD / photo ©Thomas Mourier

La date limite des candidatures était fixée au 17 octobre 2025 et en plus de la candidature renouvelée de 9eArt+, d’autres repreneurs avaient fait acte de candidature comme la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image, Paris Livres Événements (organisatrice du Festival du livre de Paris), l’agence événementielle du Groupe Sud Ouest (groupe de presse), Visiona (organisatrice du Comicon Napoli, le festival italien de la BD de Naples) et une demi-douzaine d’autres recensées par Frédéric Potet dans Le Monde (source).

Le 8 novembre 2025, un tournant ?

9eArt+ dirigé par Franck Bondoux organise le festival jusqu’en janvier 2027, date de fin de son contrat, et se voit confirmé pour 10 ans supplémentaires ce matin ; avec une demande de l’Association FIBD, dirigée par Delphine Groux : 9eArt+ devra proposer un projet commun avec la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image (CIBDI).

Appel du SYNDICAT DES TRAVAILLEUR·EUSES ARTISTES-AUTEUR·ICES

« Un projet commun devra être soumis à l’Association pour accord de principe au plus tard le 20 novembre 2025 » dévoile le communiqué de presse. Une manière de trouver un terrain de compromis en associant deux candidatures qui travaillent déjà ensemble à chaque édition. À la tête du CIBDI, Vincent Eches —en poste depuis 2023 et en place jusqu’en 2028 à date— aurait refusé cette proposition avant de rencontrer les dirigeants de 9eArt+ hier nous apprend Telerama (source).

En évitant de trancher, l’Association FIBD et ses membres, demandent à ces deux entités de trouver un projet commun dans un délai très court, avant le 20 novembre 2025 et tentent de rassurer les artistes et maisons d’édition qui menacent de boycotter la manifestation en soulignant : « que les auteurs et leurs éditeurs considéreront que leur voix a été entendue dans une telle réorganisation »

Mais aussi en rappelant que Franck Bondoux « a confirmé de nouveau son départ et son désir de transmission de son entreprise » (source).

L’autrice Anouk Ricard grand prix 2025, renonce à son exposition et boycott la manifestation

En renonçant à sa participation, en tant qu’invitée d’honneur, elle souligne le 14 octobre 2025 vouloir : “un festival plus respectueux et à l’écoute de toutes les voix.” et soutenir “les voix qui demandent un changement nécessaire et qui appellent au boycott” (source).

Et à l’annonce de ce matin, la réponse ne s’est pas fait attendre du côté des auteurices, avec des artistes qui annoncent sous le #nofibd2026 boycotter l’événement maintenant que 9eArt+ est confirmé pour 10 ans de plus, malgré les aménagements, mais également de manière structurée puisque le SNAC BD vient de publier son Communiqué de presse

FIBD : Fin de série ?

Malgré de très nombreuses réserves venues de l’ensemble des acteurs et des actrices de la bande dessinée, l’association FIBD a fait le choix de reconduire la société 9e art + pour organiser le festival international de BD après 2027..

Le groupement BD du Snac prend acte de cette décision. Elle contrevient à la tentative d’apaisement, objectif des négociations mises en place depuis de longs mois et souhaitée par l’interprofession. Nous ne pouvons que déplorer le peu d’attention porté aux auteurices et à leur mobilisation massive, en actant une décision préjudiciable au secteur. Comme nous l’avions souligné dès le début des échanges, « les mêmes causes auront les mêmes conséquences » .

Au-delà de la bande dessinée, c’est un signal inquiétant de validation des pratiques managériales problématiques et toxiques dans le monde de la culture et de l’événementiel. Nous n’en voulons plus. Puisque l’Association refuse de tourner cette page, nous n’avons d’autre choix que de refermer le livre !

En conséquence, le Snac ne participera pas au FIBD 2026. Le Snac boycotte et soutient les différents appels qui se prononcent en ce sens. Nous appelons les auteurices souhaitant faire entendre et porter leurs voix pour une évolution nécessaire vers un environnement professionnel plus serein à une journée de mobilisation dans cet objectif fin janvier !

Le Groupement BD du SNAC – Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs«

Que va t-il se passer en janvier 2026 ?

La conférence de presse du festival de la BD d’Angoulême qui se tient traditionnellement fin novembre pour annoncer la programmation ainsi que les albums dans la sélection officielle n’a pas encore été fixée. Dans ce contexte tendu et avec cette nouvelle date du 20 novembre pour proposer un projet commun entre 9e Art + et la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image, on imagine que la conférence de presse ne pourra se faire sans avoir les détails de ce projet commun et la confirmation de sa faisabilité —même s’il ne concerne pas la manifestation de janvier 2026.

Pour 2026, plusieurs maisons d’édition ont annoncé ne pas venir dont L’Association, ça et là, Exemplaire, La ville brûle et de nombreux auteurices annoncent depuis ce matin ne pas venir ou refuser de dédicacer en cas de venue.

À suivre d’ici le 20 novembre au fil des annonces puis avec les détails de ce projet avant de connaître la date de la conférence de presse où toute la profession pourra poser des questions aux intéressés. Le festival, dont les dates sont 29 janvier au 1er février 2026 à déjà annoncé quelques expositions.