Le scénariste revient sur l’histoire de son père Mario, mais aussi sur celle de tout un peuple qui a fui son pays en masse pour éviter le régime totalitaire de Salazar et la mobilisation militaire en Afrique. La traversée, le travail clandestin, les patrons qui profitent de cette manne ouvrière sans aucun scrupule, les camps-bidonvilles dans lesquels les immigrés sont parqués, les inspecteurs du travail qui préfèrent fermer les yeux (et ramasser un petit chèque) plutôt que de faire leur travail correctement… Tout le parcours de son père, jeune adulte débarqué en France, y passe.
Avec les quelques compatriotes qui l’accompagnent et qu’il croise durant son périple, ils forment une histoire à la fois d’une époque et d’une communauté d’expatriés malgré eux, mais aussi le récit universel de tout immigré qui tente de s’intégrer tant bien que mal dans un pays qui n’est pas le sien. Olivier Afonso parvient à dresser un portrait pluriel avec sincérité. Un témoignage plein de tendresse sur une période difficile dépeinte sans misérabilisme. Storyboarder et déjà dessinateur pour La Revue dessinée et TOPO, Chico réalise un premier album au graphisme rappelant à plusieurs moments ceux de Christophe Blain et de Manu Larcenet. Une BD riche, sur une époque et un exil rarement documenté en bande dessinée.
Les Portugais de Olivier Afonso et Chico, Les arènes BD
Illustration principale et extrait : © Olivier Alfonso / Chico / Les arènes BD
