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Critiques
par Rémi I. - le 2/04/2021
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par Rémi I. - le 2/04/2021

Soleil mécanique de Lukasz Wojciechowski

Mixer architecture et nazisme dans une fiction minimaliste en bichromie est un pari particulièrement risqué. Et pourtant, vous feriez mieux de vous laisser embarquer dans cette histoire intelligente et intense.

Après un coup d’essai singulier, mais pas totalement abouti en 2020 (Ville nouvelle), l’architecte et auteur polonais Lukasz Wojciechowski revient avec un remarquable ouvrage à l’italienne cartonné et gaufré au minimalisme envoûtant. Créé en intégralité sous AutoCAD (logiciel d’architecture), l’auteur tire profit de sa maîtrise perfectionniste de son outil et de sa ligne géométrique, fine et anguleuse pour raconter l’histoire de l’endoctrinement de Bohumil Balda.

D’abord réticent, cet architecte va peu à peu travailler pour le régime allemand dans le but de créer des bâtiments hors du commun. Tout compte fait, éblouit par le charme solaire et l’ambition gargantuesque du 3e Reich, ses craintes premières s’amenuisent, allant jusqu’à changer celui qu’il était jusqu’alors.

Très loin des clichés souvent véhiculés par les bandes dessinées abordant le nazisme, Lukasz Wojciechowski utilise sa connaissance de l’architecture et une fascination pour le soleil comme prétextes tout à fait convaincants et moteurs de son récit. Montant en puissance dans son propos et sa mise en scène, l’angoisse devient graduellement palpable et fait de cette lecture une réussite intelligente et captivante de bout en bout.

Soleil mécanique de Lukasz Wojciechowski, Çà et là
Sortie février 2021


Image principale : © Lukasz Wojciechowski / Çà et là
Traduction : Gabriel Colsim

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