7 décembre 1941, Pearl Harbor est attaqué par surprise par les Japonais. Les Américains entrent immédiatement en guerre et la répression envers le peuple japonais est directe et totale. Même sur le sol américain. Du jour au lendemain, de nombreux immigrés japonais aux États-Unis furent ainsi arrêtés et parqués dans des centres de détention. Et pour cela, il suffisait d’avoir un seizième de sang japonais !
Ce résumé vous rappelle quelque chose ? C’est normal, vous aviez peut-être lu l’année dernière Nous étions les ennemis (voir notre chronique). Si les deux BD abordent le même événement historique, leur approche est cependant complètement différente. Effectivement, George Takei raconte son histoire et celles de ses parents en dévoilant ce moment oublié de l’Histoire contemporaine, tandis que l’autrice des Indésirables raconte celle de sa grand-mère et l’incidence que cela a eue sur sa propre mère et elle-même.
Utilisant un procédé fantastique facilitateur, Kiku Hugues découvre le passé comme si elle le vivait et se fait témoin de sa grand-mère disparue. Son point de vue contemporain est d’autant plus important qu’il est judicieusement mis en parallèle avec la politique de nationaliste portée lors du mandat de Donald Trump. Il révèle aussi l’impact à long terme qu’on eut ces événements sur les personnes emprisonnées et sur leurs descendants, vivant dans l’éternelle et inconsciente crainte d’être encore traités comme des immigrés. Encore et toujours.
Les indésirables de Kiku Hugues, Rue de sèvres
Sortie janvier 2021
Image principale : © Kiku Hugues / Rue de sèvres