Rien ne semble relier ces deux histoires et ces deux auteurs, et pourtant Takehito Moriizumi arrive à rendre son recueil cohérent en centrant son propos sur l’amour et les relations entre les personnages. Et c’est justement là que prend tout l’intérêt des adaptations du mangaka.
La douceur des mots, des expressions, des visages et des lignes vibrantes accompagne la relecture flottante et à fleur de peau proposée par l’auteur. Sa vision de 1984 en témoigne sans détour. Le monde établi par George Orwell est bel et bien présent, mais c’est un couple qui accapare tout l’intérêt de sa vision de ce classique de la littérature dystopique.
En plus de son approche narrative mettant la focale sur l’humain et son intimité, Takehito Moriizumi est à mille lieues des canons graphiques de l’industrie mainstream du manga. Il dit adorer le travail d’Edmond Baudoin et d’Emmanuel Guibert, et ça se voit !
Ne cherchez pas de trames, de multiples onomatopées ou des compositions classiques, le mangaka préfère l’audace et la liberté. Son dessin granuleux et ses lavis en témoignent, donnant vie à des personnages et décors à nul autre pareil.
La Luciole de Haruki Murakami / 1984 de George Orwell de Takehito Moriizumi, Atelier Akatombo
Sortie juin 2021
Illustration principale : © Moriizumi Takehito, 2019 / Atelier Akatombo
Traduction : Dominique Sylvain & Franck Sylvain
