He Liu est originaire d’une ville industrielle du Nord-Ouest de la Chine. Alors qu’il se balade à Pékin, où il habite désormais, avec sa petite petite amie, ils décident de boire un bubble tea en attendant leur séance de cinéma. C’est ainsi que He Liu se remémore une année de lycée particulièrement compliquée : adolescent, il traînait avec un jeune voyou qui lui avait créé des problèmes, et il avait été injustement expulsé de son école. Le vendeur de l’échoppe de bubble tea du coin avait décidé de l’embaucher comme assistant, histoire qu’il puisse mettre à profit cette année gâchée. Par la suite, le couple déambule dans les rues de Pékin et décide de s’arrêter pour déguster une soupe. Lorsqu’il boit le bouillon, le jeune homme se remémore l’un de ses camarades de classe au grand cœur, friand de soupe de porc.
Vous l’aurez compris, Un dernier soir à Pékin s’intéresse à ces saveurs qui nous font en quelque sorte remonter le temps. Avec l’histoire de ce couple en fil rouge, Golo Zhao tricote quatre récits courts, sûrement inspirés de sa propre jeunesse en Chine. L’œuvre apparaît comme une suite logique à La plus belle couleur du monde, du même auteur également et publié chez Glénat. Si vous avez aimé cette dernière œuvre, ses tranches de vie et son petit côté nostalgique, vous passerez un bon moment à la lecture d’Un dernier soir à Pékin. L’auteur est doué pour nous raconter le quotidien, autant à travers les usages typiques de Chine (les petites échoppes ouvertes à toute heure du jour et de la nuit, les quartiers ouvriers des villes industrielles chinoises…) que les sujets universels comme les relations entre êtres humains. Graphiquement, l’œuvre est quand même moins épatante que La plus belle couleur du monde, où l’artiste avait réalisé de belles prouesses graphiques. Un dernier soir à Pékin reste un ouvrage captivant, parfait pour l’été.
Un Dernier soir à Pékin, par Golo Zhao, Glénat
Traduction : Alice Touch
Image principale et illustrations : © Golo Zhao / Glénat