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Critiques
par Jaime Bonkowski De Passos - le 21/06/2021
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par Jaime Bonkowski De Passos - le 21/06/2021

Valkyrie Apocalypse : God is dead

Prêt à en prendre plein la tronche dans des combats 1v1 entre des dieux et les hommes les plus forts de l’Histoire ? Valkyrie Apocalypse ne fait pas dans la dentelle, et c’est ça qu’on aime…

© Valkyrie Apocalypse / Shinya Umemara / Ajichika / Ki-Oon

Après des millénaires d’existence, l’humanité a failli : les dieux de tous les panthéons ont unanimement voté pour son extermination pure et simple. Le sort des hommes semble donc fixé, mais un dernier recours existe : le Ragnarok. Gigantesque tournoi opposant dans des combats à mort les meilleurs guerriers divins aux plus puissants héros de l’Histoire humaine, c’est dans le sang et les larmes que se décidera l’avenir de l’humanité. Si les hommes l’emportent, ils seront saufs, si les dieux triomphent, ce sera la fin.

Quelle chance peuvent cependant bien avoir de pauvres mortels face aux entités les plus puissantes et terribles de l’univers ? Thor, Shiva, Zeus, Bouddha, qui pourra bien leur tenir tête ? Mais le cœur des hommes est plein de ressources…

Catharsis

Amateurs de philosophie, de subtilité et de douceur, passez très vite votre chemin. Valkyrie Apocalypse est là pour une seule chose : nous en mettre plein la tronche. Combats insensés, pouvoirs délirants, retournement de situations en pagaille : le titre est un festival de violence ultra-jouissif pour les fans de baston bien débile type Kengan Ashura, Grappler Baki et autres Sun Ken Rock. Les héros de l’humanité sont présentés comme de véritables surhommes : Lu Bu, général chinois légendaire pouvant fendre le ciel d’un coup de lance, Jack l’Éventreur et ses ruses impénétrables, Adam et son œil divin qui lui permet de copier toutes les techniques de combat… En face, le parti des dieux n’est pas en reste : on se confronte à tous les panthéons de la Terre, des plus connus comme les dieux Grecs et Nordiques aux dieux moins célèbres en occident comme les dieux de la fortune chinois ou le panthéon Indien.

C’est là une des principales forces du récit : nous proposer un panel de personnages mythologiques varié dans un melting-pot des cultures et des religions au final très instructif. Car derrière le prétexte bourrin du tournoi pour la survie des hommes et les grosses patates de forain divines, le titre s’attache à introduire ses personnages (historiques ou divins) en nous racontant à chaque fois leurs histoires et leurs légendes, plus ou moins fidèles à la réalité historique mais en se rattachant toujours à un fond de vérité. On découvre ainsi l’histoire de Bouddha, du sumotori légendaire Raiden Tameimon, du samourai Kojiro Sasaki, l’ascension de Shiva et Rudra… Et contre toute attente, après avoir terminé chaque tome de la série, on a appris plein de choses !

Un poing c’est tout !

Mais ne poussons pas trop non plus la dimension didactique du titre : on est surtout et avant tout là pour voir des combats d’anthologie. Et par les dieux, on est servi ! Tant au niveau graphique que chorégraphique, dans les designs des personnages et leurs pouvoirs, le séquençage de l’action et les retournements de situation, on a affaire à une vraie masterclass. Chaque combat est captivant, dans la plus pure veine shonen avec des power-up et des explosions continuelles de puissance (« this isn’t even my final form !!« ) et une très grande liberté dans la violence graphique permise par la classification seinen du titre.

Le trait d’Ajichika est vraiment impressionnant, rappelant notamment Boichi et Daromeon, dans un style très hyperbolique laissant libre court à une démesure des plus jouissives. Le second combat de l’intrigue opposant Zeus à Adam est sans exagérer au niveau d’un Goku contre Cell. Et malgré le déséquilibre des forces entre les hommes et les dieux, les auteurs parviennent toujours à installer du suspense et de la tension, à tel point qu’il est impossible de prévoir l’issue des matchs jusqu’à leur toute dernière case.

Dans les points négatifs, on regrettera tout de même le fan-service un peu trop présent et pas toujours nécessaire, qui vient un peu gâcher l’expérience de lecture par moment en brisant la tension (a-t-on VRAIMENT besoin de voir autant de poitrines et de postérieurs énormes pour apprécier le titre ?).

Valkyrie Apocalypse a de quoi ravir les amateurs d’un genre bien particulier de manga tant au niveau du fond que de la forme. Le style très chargé (rappelant aussi Bestiarius de Masasumi Kakizaki) est assez éloigné des standards du Shonen Jump mais brille particulièrement dans les doubles-pages et les séquences de « show off ». Et malgré un pitch de base très nanardesque, on est pris dans l’intrigue et les sous-intrigues et on vibre avec les personnages. Une bonne lecture détente, pas prise de tête et cathartique à souhait : on en demande parfois pas plus. Le tome huit est sorti en librairie ce 17 juin.

Valkyrie Apocalypse par Shinya Umemara & Ajichika, Ki-Oon, huit tomes parus à ce jour, traduit par Alex Ponthaut


Illustration principale : © Valkyrie Apocalypse / Shinya Umemara / Ajichika / Ki-Oon

© Valkyrie Apocalypse / Shinya Umemara / Ajichika / Ki-Oon
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© Valkyrie Apocalypse / Shinya Umemara / Ajichika / Ki-Oon
© Valkyrie Apocalypse / Shinya Umemara / Ajichika / Ki-Oon
© Valkyrie Apocalypse / Shinya Umemara / Ajichika / Ki-Oon
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