Parmis les nombreux genres du 9e art, le slice of life – ou tranche de vie – est un genre tout particulièrement agréable à lire. De nombreux mangas, tels que Orange (coup de 💖 ici), Horimiya, ou encore le récent Blue Period (coup de 💖 ici), ont permis au genre de se développer et de gagner en popularité. S’articulant généralement autour de la beauté de la vie ou de l’amour, ces œuvres sont porteuses de tranquillité et de sérénité. Les webtoons n’échappent pas au genre, et ainsi, des mains de Sō Yayoi, ReLife est né.
Au chômage depuis plusieurs années, Arata Kaizaki, 27 ans, est un NEET – Not in Education, Employment or Training. Il travaille à temps partiel dans une supérette, dans une société japonaise rejetant les individus de son espèce. Un homme mystérieux du nom de Ryō Yoake, se présente à lui pour lui offrir un emploi en CDI avec une condition nécessaire : Kaizaki doit devenir un testeur pour ReLife. Une expérience scientifique visant à le faire paraître 10 ans plus jeune et à le renvoyer au lycée comme étudiant. L’expérience est censée lui donner la chance de vivre sa jeunesse une fois de plus.
Un monde nouveau ?
L’autrice japonaise Sō Yayoi nous plonge dans la vie tumultueuse d’un lycéen. Le personnage de Kaizaki incarne, avec noirceur, la dureté de la vie adulte mais aussi des règles ou des codes sociaux. Seul à 27 ans, il est ce que la société japonaise rejette par dessus tout : un chômeur incapable de soutenir une famille. En contraste, cette deuxième chance offerte par le programme ReLife s’offre comme un monde nouveau, plus coloré et joyeux. On redécouvre à travers son regard la beauté de l’adolescence, le stress des examens, l’excitation des sorties entre amis, la complexité de l’amour, mais aussi l’angoisse étouffante de l’avenir, au combien décuplé par cette connaissance sinistre du monde adulte.
Bien que publié entre 2013 et 2018, ReLife affiche un style graphique tout à fait actuel. Sō Yayoi s’exprime à travers un trait sobre et des couleurs mattes, limites pastelles, reflétant à merveilles le calme de la Vie, sans l’angoisse ajoutée par l’humanité. Les amateurs de webtoon remarqueront, avec plaisir, des personnages au trait plus fin, tendant parfois à se rapprocher des codes du manga plus que du webtoon, sans aucun doute du à l’origine & culture de l’autrice.
La lecture de ReLife se pose comme un moment qui apporte joie, tristesse, excitation ou stress à quiconque prendra le temps. Les plus chanceux, comme moi, auront même la chance de finir en larmes. Alors préparez vous à développer l’envie de revivre vos années de lycée et tous ces moments partis à jamais, et partez lire cette œuvre aux allures de Taniguchi et son carpe diem.
ReLife de Sō Yayoi, Ki-Oon (15 volumes)
Ou à découvrir sur le site et l’application Delitoon
Illustration principale et extraits : © ReLife / Sō Yayoi / Ki-oon / comico
