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par Thomas Mourier - le 17/03/2022
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par Thomas Mourier - le 17/03/2022

Julie Doucet Grand Prix 2022 du Festival international de la BD d’Angoulême

Julie Doucet est sacrée Grand Prix suite au 2e tour de vote des auteur.trice.s, une distinction à ne pas confondre avec le palmarès (à retrouver samedi) et qui distingue la créatrice pour l’ensemble de sa carrière et l’inscrit au panthéon de la bande dessinée mondiale.

Avec un trio féminin en tête du 1er tour de vote : Pénélope Bagieu, Julie Doucet et Catherine Meurisse, c’est l’ensemble de la profession qui est invitée à voter pour élire chaque année son Grand Prix. Julie Doucet succède ainsi à Chris Ware et sera en charge de réaliser une affiche pour la prochaine édition et surtout nous aurons le plaisir de voir une grande exposition rétrospective, comme le veut la tradition pour célébrer ce Grand Prix. 

Vous avez dit Julie Doucet ? 

Cette élection suit de près un beau travail de réédition de son œuvre chez L’Association, qui a sorti Maxiplotte, une intégrale de son travail en bande dessinée. Car si Julie Doucet est une autrice qui a marqué l’histoire de la bande dessinée et en particulier de la scène indépendante à la fin des années 80’ et début 90’ ; l’autrice a arrêté la bande dessinée pour se consacrer à d’autres disciplines. Chose rare pour une autrice encore en activité, Maxiplotte est une intégrale de toutes ses bandes dessinées.

Jeune dessinatrice canadienne, elle s’illustre à la fois par ses publications auto-éditées qui marquent des éditeurs canadien et français, ce qui lui permet d’être publiée en anglais et français dès ses premiers livres ou revues éditées. Mais aussi par son style, son ton et ce mix entre humour trash et journal intime. Elle publie essentiellement des histoires courtes, d’une planche ou à peine plus, quelques récits plus longs ou personnages récurrents, mais l’ensemble réside dans un assemblage de planches dessinées au fil de ses humeurs, des événements qui jalonnent son parcours. 

Son quotidien compose le sommaire de ses travaux, elle extrapole, fictionne et transforme une matière très personnelle pour donner des histoires touchantes, drôles et décalées. Jean-Christophe Menu qui signe la préface de Maxiplotte, et qui lui proposera de rejoindre l’Association à ses débuts, raconte que c’est cette liberté créatrice et ces thématiques inédites qui l’ont séduit en lisant les premiers fanzines de l’autrice. Sans tabou, elle dessine ses menstruations, des rêves érotiques, des mutilations, elle aborde des thématiques féministes sans didactisme, elle met en scène sa vie de femme dans un univers de la bande dessinée encore très masculin. 

Lisez Maxiplotte, c’est drôle et ça n’a rien perdu de sa fraîcheur.

Une autrice Grand Prix pour la… 4e fois en 48 ans

Julie Doucet est la quatrième femme à être distinguée sur 52 créateurs distingués depuis 1974, elle succède à Rumiko Takahashi (en 2019), Florence Cestac (en 2000) et Claire Bretécher (qui recevra un prix spécial du 10e anniversaire en 1983).

Après plusieurs épisodes compliqués et polémiques sur le mode de désignation des Grands Prix et surtout ses deux travers : un club quasi uniquement masculin et franco-français. La désignation des Grand Prix devient une élection par les professionnels depuis 2017 et depuis le prix a été attribué à deux femmes, mais aussi à des auteurs Japonais, Américains, Suisses, Canadien…

Rendez-vous ici samedi pour la suite du Palmarès et suivez nos lives durant les 4 jours du festival sur nos réseaux sociaux à partir de ce matin.


Illustration : © Julie Doucet / L’Association

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