On le sait, les monstres sacrés sont immortels. Pas très étonnant, donc, que Frankenstein ait aujourd’hui plus de 200 ans, et continue de se porter à merveille.
L’œuvre de Mary Shelley, publiée en 1818, constitue de susciter des adaptations, détournements, parodies et autres hommages.
Des œuvres dérivées que tout le monde identifie immédiatement comme tel : pas besoin d’avoir lu Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley, pour reconnaître une référence plus ou moins subtile à Frankenstein.
Comme les vampires ou les loup-garous, le monstre du Docteur Frankenstein fait désormais parti du mythique bestiaire universel de l’horreur.
Comment lire Frankenstein quand on a l’impression de déjà connaitre Frankenstein?
Mais lire le Frankenstein originel peut donc, paradoxalement, être une expérience étrange, source de malentendus : lire Frankenstein, c’est plonger dans une époque ou l’archétype « Monstre de Frankenstein » n’existait pas encore. Le roman peut donc paraître long, maladroit, trop étalé, ou sans surprise, pour les lecteurs pressés que nous sommes aujourd’hui.
Une solution ? Cette adaptation.
Une adaptation en bande dessinée qui magnifie le texte
Frankenstein de Mary Shelley, dessiné par Georges Bess, est une expérience qui réconcilie le texte originel et le lecteur moderne.
Parce que le texte originel est là, respecté, malgré ses 200 ans. Parce que le splendide dessin noir & blanc le sert sans le trahir, et est pourtant en soi un plaisir pour les yeux. George Bess ne fait pas l’impasse sur les parties qui, dans le texte, peuvent sembler les plus faibles, les moins frankensteiniennes. Il dépeint avec la même minutie le physique repoussant du cadavre animé et la beauté de la nature qu’il traverse. Il respecte les parties quasi touristiques du texte de Mary Shelley, et fait réellement vivre le monstre, mais aussi le décor imaginé par la grande romancière.
Au final, ce Frankenstein de Mary Shelley par Georges Bess est une superbe bande dessinée, qui saura ravir des publics très différents : fans de bande dessinée, évidemment, mais aussi fans de littérature qui voudraient se plonger ou se replonger dans l’oeuvre qui a créé la science-fiction, fans de littérature de l’imaginaire qui voudraient retrouver le vrai Frankenstein, ou tout simplement fans d’histoire de science-fiction et d’horreurs.
Une bande dessinée qui trouvera sans problème sa place sur les étagères, aux côtés du Dracula de Bram Stoker par Georges Bess, adapté en 2019 et sur lequel on pourrait écrire quasiment la même chronique, ou des Chefs-d’oeuvre de Lovecraft adaptées en manga par Gou Tanabe, par exemple.
Frankenstein de Mary Shelley, adapté par Georges Bess, Glénat
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Images © Georges Bess / Glénat
