César et Alexandre ont une vie bien remplie et sont épuisés par le travail. Non, je déconne. Ce sont deux paumés qui ne font pas grand-chose de leurs journées, mais ça ne les empêche pas de donner l’impression d’être constamment au bout de leur vie. Un matin, un chien vient bouleverser leur quotidien hanté par Elvis Presley et les douleurs fantômes. Vu qu’ils n’ont de toute manière strictement rien de constructif à faire, ils décident de mener l’enquête pour retrouver le maître de la pauvre bête.
Hound Dog, c’est la quête de vérité de ces deux losers à mille lieues du rêve américain, mais pas que. C’est aussi un ton, un rythme, une ambiance et un phrasé qui font mouche. Venu du cinéma d’animation, Nicolas Pegon a d’abord publié Les os creux, la tête pleine aux éditions Réalistes avant de se lancer dans ce récit au long cours. La simplicité de son trait rappelle celui de Bastien Vivès et son application celle d’Ugo Bienvenu. Il y a beaucoup de grands aplats de couleurs et peu de cases, des lignes épaisses et un fort de contraste dans les planches de sa bande dessinée. Utilisant un déroulé très cinématographique, de belles fulgurances de mise en scène et une rythmique hypnotique, son polar social à l’humour noir est un régal qui ravira d’autant plus les lecteurs qui aiment les titres d’ambiance ou décalés.
Hound Dog de Nicolas Pegon, Denoël graphic
Sortie avril 2022
Illustration principale : © Nicolas Pegon / Denoël graphic
