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Critiques
par Rémi I. - le 2/09/2021
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par Rémi I. - le 2/09/2021

Le grand vide : vertige graphique

Après 2 ans de résidence à la Maison des auteurs d’Angoulême, Léa Murawiec nous dévoile son premier ouvrage et fait une entrée fracassante dans le monde de la BD.

Diplômée en graphisme à l’école Estienne et jeune talent FIBD en 2015, Léa Murawiec a poursuivi ses études à Shanghai puis à l’École européenne supérieure de l’image d’Angoulême avant de s’attaquer au Grand vide en 2019.

Également autrice et éditrice de fanzines, de son parcours riche naît une première BD marquante à bien des niveaux. Son univers dystopique dans lequel il est nécessaire d’être présent à l’esprit des autres pour survivre est à la fois unique en son genre et une satire pertinente de notre époque. En dehors de son scénario mené tambour battant qui dénonce la dictature de l’attention et interroge le sens de notre existence, l’autrice excelle dans son appropriation du medium.

C’est une évidence dès la couverture : ses perspectives et ses cadrages sont virtuoses. La formidable expressivité de ses planches s’associe parfaitement à l’énergie folle qu’elles dégagent. Ajoutez à cela une architecture renversante, un habile jeu de typographie, une mise en page audacieuse et une grande inventivité graphique, vous obtenez un concentré de liberté réjouissant.

Pertinente de bout en bout, Léa Murawiec ne se perd pas en explications, se permet des sauts dans le temps opportuns et laisse de la place au lecteur. Son album captivant est édité dans un grand format de qualité qui permet de profiter au maximum de ses dessins à l’encre de Chine relevés d’aplats de couleurs.

Ne passez pas à côté de l’une des plus captivantes et excitantes expériences de lecture de 2021 !

Le grand vide de Léa Murawiec, 2024
Sortie août 2021


Illustration principale : © Léa Murawiec / 2024

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