Eh oui, même si c’est loin d’être évident sur la couverture, Les Petits monarques est un récit se déroulant après une catastrophe planétaire. Dans un roadtrip américain, on suit les traces d’Elvie (10 ans) et de Flora, une biologiste ayant trouvé un remède temporaire et tente d’élaborer un vaccin. Le reste des mammifères a quasi totalement disparu il y a 50 ans. Seuls quelques milliers d’humains subsistent tant bien que mal sous terre durant la journée, et s’activent à la nuit tombée. Pourquoi ? Car cette extinction est causée par les rayonnements solaires.
Bon, on vous entend déjà : « c’est plutôt classique comme pitch ! ». En effet, mais ici c’est le point de départ, le traitement de l’intrigue, le cheminement et les personnages qui comptent. La petite Elvie est pleine de vie, débrouillarde, curieuse de tout et écrit à longueur de temps un journal qu’on se délecte de lire. Flora est quant à elle attelée à l’élaboration de son sérum et ses recherches autour du vaccin. Pour cela, les deux suivent la migration de Monarques, papillons traversant le nord des États-Unis en masse et se révélant être porteurs de substances permettant de se protéger contre la maladie du soleil.
Pas vraiment de grandes menaces à l’horizon, pas d’énormes difficultés à survivre, mais une quête mouvementée, instructive et passionnante dans une fin du monde rappelant l’importance de la nature et les comportements bassement humains. Non dénué d’humour, cet ouvrage est dense, réaliste, positif et particulièrement bien rythmé. Et pour ne pas gâcher le tout, le dessin de l’américain Jonathan Case est rond et coloré. Il appuie une poésie et une douceur qu’on trouve bien trop rarement dans ce genre littéraire.
Les Petits monarques de Jonathan Case, Dupuis
Traduit par Philippe Touboul
Illustration principale et extraits : © Jonathan Case / Dupuis
