Yeowoo a beau n’avoir que 5 ans, elle est déjà à un tournant de sa vie. Ses parents ne s’entendent plus et se séparent. Au lieu d’aller chez l’un ou chez l’autre, elle est amenée à la campagne vivre chez son grand-père et sa tante, vieille fille qui n’a jamais quitté le foyer familial. Sur place, son début de parcours n’est pas évident, mais elle va arriver à grandir plus ou moins sereinement, notamment grâce à Paulette, une poule solitaire qui deviendra un peu sa mère de substitution.
On avait déjà lu une première œuvre de Yunbo, Je ne suis pas d’ici, écrite en miroir avec Je suis encore là-bas de Samir Dahmani. L’exercice était plus original que réellement réussi, mais il laissait déjà entrevoir les qualités graphiques et le goût de l’autrice pour l’intime et le récit animalier. La première chose qui marque est le bond qualitatif qu’a fait l’autrice au niveau de son dessin dans Seizième printemps. Tout en couleur, son ouvrage de 120 pages à l’italienne est d’un ravissement rare. Vient ensuite sa douce et amère tranche de vie qui déroule le parcours difficile de cette orpheline que l’on voit s’épanouir. On apprend à la connaître, on la voit grandir et on est touché par ce petit bout et son histoire qui est une ode à la vie, à la tolérance et au respect des différences.
Seizième printemps de Yunbo, Delcourt
Sortie avril 2022
Illustration principale : © Éditions Delcourt, 2022 — Yunbo