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Critiques
par Jaime Bonkowski De Passos - le 8/02/2022
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par Jaime Bonkowski De Passos - le 8/02/2022

Yojimbot : robots-samouraïs et futur post-apocalyptique

Avec Yojimbot, premier album de Sylvain Repos, on découvre une Terre dévastée et des robots-samouraïs vivant par la voie du Bushido… Un univers singulier et passionnant.

© Sylvain Repos / Yojimbot / Dargaud.

En 2241, après une mystérieuse crise la surface de la Terre est devenue invivable pour l’homme. Seuls subsistent les robots pour qui la disparition de leurs créateurs n’a rien changé à leurs routines et aux tâches pour lesquelles ils ont été programmés.

Jusqu’à ce que l’un d’entre eux tombe par hasard, au cœur d’un parc d’attraction désaffecté sur le thème du Japon féodal, sur un enfant traqué par des militaires et des drones prêts à tout pour l’éliminer. Commence alors pour le robot et l’enfant une fuite en avant vers des enjeux qui dépassent de très loin tout ce qu’ils pourraient imaginer…

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Dans Yojimbot, Sylvain Repos met en place un univers singulier et magnétique. Par son esthétique alliant le futurisme des androïdes aux costumes classiques des samouraïs, il joue sur le décalage entre tradition et modernité et nous interroge sur notre propre rapport au temps. Ce n’est pas par hasard que son histoire se déroule dans les ruines de la société humaine, où la nature a finalement repris ses droits et où l’homme n’a plus sa place.

L’auteur refuse de nous délivrer clefs en main les réponses aux questions qui nous assaillent : quelle était cette « 3e crise de l’homme » qui a ravagé la planète, qui sont les militaires et aux ordres de qui obéissent-ils, qui est ce mystérieux « ayant droit » que l’enfant doit à tout prix retrouver ? Avec ce premier tome, Sylvain Repos pose les bases d’un univers qu’on devine très dense et murement réfléchit, et qui ne demande qu’à se déployer à nous dans la suite de la série.

Visuellement, l’auteur fait très fort dès les premières planches avec l’affrontement des samouraïs-robots. Son trait clair et coloré correspond bien à l’univers cyberpunk et hors du temps qu’il met en place. On ressent particulièrement le plaisir qu’il prend à imaginer et dessiner ses robots, à mi-chemin entre Bender de Futurama et l’homme de fer blanc du Magicien d’Oz. Les personnages humains de son récit sont, en revanche, un peu moins marquants que les mécaniques, tant au niveau de leur chara-design que de leur personnalité.

Mystère, poésie, science-fiction, tradition : le premier volume de Yojimbot pose les fondations d’une série à très grand potentiel qui ravira sans aucun doute les amateurs du genre. On a maintenant hâte de découvrir la suite pour voir si l’essai est transformé.

Yojimbot par Sylvain Repos, Dargaud
(2 volumes disponibles)


Illustration principale : © Sylvain Repos / Yojimbot / Dargaud.

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