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par A l'Ombre des Bulles - le 22/11/2015
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par A l'Ombre des Bulles - le 22/11/2015

Grayson T1 (Urban Comics)

Il en a fallu du courage pour se taper la série Nightwing jusqu’au bout des 5 tomes. Dieu qu’il était dur de voir ce pauvre Dick régulièrement martyrisé par les impératifs du Batverse qui auront fini d’achever les très bonnes idées du début. Même les détracteurs de Forever Evil (dont je ne fais pas partie) sauront saluer le script de Geoff Johns se concluant par la « mort » de Nightwing. Le roi est mort ? Vive le roi ! Voici en effet Grayson, la nouvelle série solo de … Dick Grayson, et dont Urban nous propose les 8 premiers numéros dans un copieux premier tome.

Et oui, Grayson n’est pas mort. Pour tous ceux qui seraient perdus avec la Bat-family, Urban a eu la bonne idée de rajouter en introduction les pages de Secret Origins qui vous résument pas moins de 75 ans de continuité. A la fois superflu pour les connaisseurs et indispensable pour les néophytes qui ne savent rien du personnage. En l’état, Grayson est un superbe point d’entrée et se suffit à lui-même. Mais si notre héros n’a pas franchi le Styx, à quoi occupe-t-il ses journées ? Il les passe à jouer au soldat de l’hiver bien sûr !

Plus que jamais, Dick se « buckise », car après avoir planté le rôle du jeune sidekick, puis repris le costume du mentor, le voilà en espion auprès de l’agence Spyral. Obéissant aux ordres du très mystérieux Minos, il doit récupérer les organes dispersés du Parangon, ce fameux supervilain capable de dupliquer les pouvoirs des membres de la Justice League. Derrière ce fil rouge, les huit premiers numéros sont autant de scénettes où Grayson s’adapte à sa nouvelle vie et qui s’apprécient comme de jolies variations autour de l’espionnage (en particulier le numéro sur St Francis, ficthrement bien écrit).

Néanmoins Tim Seeley et Tom King ont la grande idée de ne pas faire totalement dans le neuf. D’abord sa partenaire n’est autre qu’Helena Belinelli, la fameuse Huntress (à ne pas confondre avec sa version Earth 2 qui est la fille de Batman et de Catwoman si vous avez suivi le truc). Et puis Dick n’a pas coupé les ponts avec Batman qui a des vues sur Spyral. Leur relation est parfaitement retranscrite, et on retrouverait presque les deux hommes sur un pied d’égalité. Les deux écrivains ramènent également Midnighter, ce sublime homo bad ass de Stormwatch complètement massacré dans les N52. Si tout n’est pas idéal, Grayson est le cadre d’une vraie réhabilitation du personnage, et c’est une très bonne nouvelle.

Toutes ces bonnes choses, nous les devons au couple King/Seeley qui est en grande forme : une écriture fluide, des scripts bien ficelés et jamais simplistes, et pas mal de trouvailles ingénieuses. Et puis c’est bougrement drôle ! Il faut se lever tôt pour me faire rire dans du mainstream, mais le duo se régale avec les écolières (Jim et Juan, ça va me rester longtemps en tête !). Pour ne rien gâcher à ce tableau, c’est très beau. J’avoue à la base avoir acheté ce tome pour le nom de Mikel Janin, un artiste dont je suis un grand amateur depuis son run dans Justice League Dark. Il ne deçoit pas, ses pages sont à la fois dynamiques et parfaitement lisibles. La ligne est claire, le style flatteur, ce qui vient servir à merveille les quelques grivoiseries du script.

Grayson est une très bonne surprise, aussi bien sur le fond que sur la forme. C’est probablement ce qui pouvait arriver de mieux au personnage avant son (inévitable) retour à Gotham dans quelques années. En attendant on kiffe Dick l’espion !

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