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par A l'Ombre des Bulles - le 4/10/2015
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par A l'Ombre des Bulles - le 4/10/2015

Hawkeye T4, la critique

Le Comics ODB du Dimanche S02E35. Après la refonte formelle de ses collections, rares sont les résistants de la hardcoverisation entreprise par Panini. Le Hawkeye de Fraction et Aja font ainsi figures de rescapés, en vertu d’une publication qui remonte à 2013, et dont le rythme de parution de plus en plus espacé est imputable aux différends qui opposent l’écrivain à la Maison des Idées. Cette bataille en coulisse ternit légèrement une aventure de très grande qualité, à laquelle ce quatrième tome vient mettre un terme.

Je ne sais pas s’il s’agit d’une coïncidence, mais la structure narrative de ce dernier volume est à l’image du chaos éditorial qui a divisé les deux parties belligérantes. Matt Fraction a toujours aimé déconstruire son récit dans Hawkeye, mais ici, tout est multiplié. Les ruptures chronologiques sont légion, à l’intérieur des épisodes ou entre les numéros eux-mêmes. L’effort de conclusion est louable puisque l’écrivain mobilise les personnages qui ont égaillé son run, mais l’ensemble pèche parfois par confusion.

A défaut d’une apothéose, Fraction a toute de même la très bonne idée de convoquer un vieux membre de la famille Barton, Barney, peut-être plus connu sous son codename de Trickshot. Si l’addition de cet expert de la torgnole a son importance dans l’affrontement final, on appréciera surtout les flashbacks familiaux et la justesse des rapports fraternels. Au-delà de la dimension sociale ou urbaine permanente sur le titre, c’est cette finesse dans les rapports humains (je pense notamment à la relation Clint/Kate) qui soulève l’enthousiasme.

Aux dessins, je vais devoir faire dans la redondance. L’apport de Francavilla est toujours appréciable en soi, mais c’est évidemment la prestation d’Aja qui force l’admiration. Toujours aussi inventif et créatif, l’Espagnol libre le meilleur de lui-même (les pages autour de la surdité sont un véritable tour de force), d’autant qu’il est sublimé par la colorisation sobre et immersive de Matt Hollingsworth.

Quitte à me répéter, il serait dommage d’ignorer ce qui reste à ce jour le meilleur travail (du moins que j’ai lu) de Matt Fraction. Même dans ses dernières productions indépendantes, l’écrivain a rarement atteint ce niveau, car jamais il n’a été assisté par un tel dessinateur. A lire, relire et offrir.  

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