Réalisé par : Zack Snyder
Casting : Ben Affleck, Henry Cavill , Amy Adams, Jesse Eisenberg, Jeremy Irons, Gal Gadot, Lawrence Fishburne, Holly Hunter, Scoot McNairy, Callan Mulvey, Diane Lane, Tao Okamoto, Jeffrey Dean Morgan et Lauren Cohan
Scénario : Davis S. Goyer et Chris Terrio
Musique : Hanz Zimmer et Junkie XL
Synopsis :
Craignant que Superman n'abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l'affronter : le monde a-t-il davantage besoin d'un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d'un justicier à la force redoutable mais d'origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l'horizon…
L'avis du Kit :
De son annonce à son casting du Chevalier Noir campé par Ben Affleck, en passant par celui de Gal Gadot en Wonder Woman, jusqu’aux premiers avis du film lors de sa sortie le 23 mars dernier, Batman V Superman : Dawn of Justice aura été marqué par toutes les dissensions possibles de la part des fans. Retour sur le projet et le film en question.
Attendu comme l’arlésienne depuis près de 20ans et même objet d’un clin d’œil en 2008 dans le film « Je suis une Légende » avec Will smith, le long métrage Batman vs Superman a mis longtemps à voir le jour. La fin de la trilogie Dark Knight de Christopher nolan en 2012 et la nouvelle origin story de Superman relancent le projet et celui-ci est officiellement annoncé lors du Comic Con de San Diego en 2013 en même temps qu’un univers partagé des super héros DC Comics. A l’instar des Marvel Studios et leur Marvel Cinematic Universe, DC Comics et Warner Bros ouvrent avec BvS ouvrent la voie au DC Extended Universe. Et c’est toujours Zack Snyder qui est chargé de s’atteler à cette tâche. Pour DC et Warner, le réalisateur de 300 a déjà œuvré avec brio sur l’adaptation de Watchmen et sur Man of Steel, les nouvelles origines ciné de Superman.
En 2014, Warner et DC décident de choisir Ben Affleck pour camper le rôle de Bruce Wayne/Batman qui devrait affronter Henry Cavill qui joue Kal-El/Clar Kent/Superman depuis Man of Steel. La toile et les fans du Caped Crusader s’enflamment pour la majorité en reprochant à l’acteur d’avoir détruit le personnage de L’Homme Sans Peur dans la production Fox/Marvel Daredevil de 2004 par Mark Steven Johnson. Personnellement, je n’ai pas grand-chose à lui reprocher surtout quand je le revois de temps à autre en Director’s Cut. Bientôt les 1ères photos et images de tournage de celui qu’on appellera désormais « Batfleck » semble faire taire une grande partie des détracteurs. Le Batman, sous la coupe Snyder et Affleck, se veut être proche du Chevalier Noir vu par Frank Miller. A savoir plus vieux, aigri, désabusé mais aussi déterminé et extrême comme dans The Dark Knight Returns et Strikes Again. Et franchement, « Batfleck » campe parfaitement bien au Batman d’un univers partagé de DC Comics. Il apporte sa propre touche au personnage, comme Michael Keaton et Christian Bale en leur temps (impasse volontaire sur Val Kilmer et Georges Clooney), que ce soit physiquement ou psychologiquement. J’ai même désormais hâte de voir sa partition dans les prochains films Suicide Squad, Justice League et un prochain Batman solo pourquoi pas…Quant à ceux qui expliquent qu’il ne fait pas de quartiers sur les méchants, et bien revoyez les Batman de Tim Burton avec Keaton, il faisait pas non plus dans la dentelle le garçon :-D
Continuons niveau casting, Henry Cavill poursuit son exploration du dernier fils de Krypton, tiraillé entre la volonté de servir la population de la Terre au mieux avec ses super pouvoirs, dignes d’un Dieu, et celui de tout plaquer pour redevenir anonyme comme auparavant. Certes la Chauve Souris de Gotham pique un peu (beaucoup) le beau rôle dans ce film, mettant l’Homme d’Acier un peu ici au second rang, mais après tout il a déjà eu son film solo auparavant pour le DC Extended Universe. Et en plus il n’est pas servi par le montage final de la version ciné mais nous y reviendront. Jesse Eisenberg (The Social Network, Insaisissables 1 et 2…) campe un Lex Luthor inédit et très éloigné de ce que l’on connaît dans les comics et les précédents interprétation (par Gene Hackman et Kevin Spacey). Il est ici névrosé et psychopathe. Bref on n’a pas demandé qu’il nous fasse le Joker ou le Riddler/Sphinx mais un Lex Luthor crédible. J’en regrette que Bryan Cranston ne soit pas arrivé à terme sur le projet.
Malgré tout ce Luthor reste malin et exploite les failles des héros de Métropolis et Gotham pour qu’ils aillent jusqu’à l’affrontement. Gal Gadot, tout juste choisie après sa participation à la licence Fast & Furious, pour camper la guerrière Amazone Diana Prince alias Wonder Woman se débrouille plutôt bien dans sa partition et nous donne envie d’en voir davantage dans son film solo l’an prochain. Les rôles tertiaires liés aux deux héros sont toujours bien campés du côté de Superman (Amy Adams en Loïs Lane, Laurence Fishburne en Perry White, Diane Lane en Martha Kent…), mais mon coup de cœur va à Jeremy Irons en Alfred Pennyworth plus jeune qu’à l’accoutumé mais toujours là en père de substitution et en bonne conscience de Bruce Wayne.
Parlons maintenant du sujet qui fâche : Le montage final ciné choisi par la Warner. A peine sorti, on nous annonçait déjà une version Director’s Cut pour le DVD/Blu-Ray, une chose peu encourageante pour la version choisie pour la sortie en salles. Certes c’est loin d’être catastrophique mais il y a quand même des choses qui clochent comme le rêve (prémonitoire ?) de Bruce Wayne qui arrive dans l’intrigue à un mauvais moment à mon humble avis. Pareil pour l’introduction des futurs membres de la Justice League dans ce film, elle est amenée de manière maladroite et un peu trop avenante à mon goût. Je pense qu’il est trop facile d’en vouloir à Zack Snyder du fait de ce montage, le seul responsable est le studio Warner Bros qui comme Marvel Studios ou la Fox gardent le dernier mot sur le final cut des productions super héroïques. Ce « charcutage » en règle fait que le film en pâtit dans sa globalité.
Malgré tout, on passe un bon moment entre les rivalités Bruce vs Clark, Batman vs Superman et le jeu ambiguë de la mystérieuse Amazone européenne avant la réunion des 3 pour faire face à la création hybride de Lex Luthor, le Doomsday. Et qui dit Doomsday, le monstre Kryptonien, dit un célèbre Comics sur sa confrontation du début des années 90 avec l’Homme d’Acier, mais je n’en dirais pas plus au risque de me faire insulter comme « balance de spoilers » (alors que cela c’est passé il y a plus de 20 ans quand même ). Le tout agrémenté de surprises liées au film passé et à ceux à venir.
Côté musique, la partition de Hans Zimmer liée à Superman (qui officiait déjà sur la trilogie Dark Knight de Nolan puis sur Man of Steel) s’associe parfaitement à celle de Junkie XL pour le Batman.
En résumé, une libre adaptation cinématographique des comics des années 80 et 90, à savoir Dark Knight Returns et D**** of Superman, qui pêche par son final cut mais qui peut amener vers de grandes choses pour l’univers partagé ciné de DC Comics. C’est loin d’être la catastrophe annoncée et décriée par beaucoup à mes yeux. Il en ressort un Batfleck plutôt imposant et crédible dans son rôle de justicier capé, torturé et traumatisé, qui se veut au final être l’instigateur de la future Justice League. A ses côtés, Gal Gadot est intrigante en Wonder Woman et Jeremy Irons plutôt sympathique et polyvalent dans sa version du majordome Alfred. Ces nouveaux venus vont mêmes plutôt mettre en second plan Henry Cavill/Superman et tout le casting lié à son personnage et vus auparavant dans Man of Steel. Bref, ce sera sans doute un film encore plus appréciable à voir dans sa Director’s Cut.






