Solo tome 1, la critique

Parmi les sorties comics de septembre de l'éditeur Delcourt, Solo nous entraine dans un monde aride, imaginé par Oscar Martín.

"Nous sommes des survivants."

Solo est un rat mutant, qui vit dans un futur où des attaques nucléaires et chimiques ont ravagé la planète. Les humains ayant survécus sont toujours en haut de la chaîne, mais les animaux ont évolués, et sont aujourd'hui, pour beaucoup, d'une taille et d'une intelligence semblables à celles des hommes.

Devenu adulte, Solo comprend qu'il doit quitter sa famille. Dans ce monde hostile, une bouche de moins à nourrir, c'est une chance de plus pour les autres de survivre. Il part donc, seul. Dès lors, son quotidien se résume à chasser et trouver un endroit sûr pour dormir. Mais ce n'est que le début d'une vie particulièrement difficile...

Ne jamais perdre espoir.

Oscar Martín a d'abord travaillé sur l'adaptation en bd du dessin animé Tom & Jerry, puis sur d'autres adaptations, notamment pour Disney. En parallèle, il a commencé à écrire des histoires plus personnelles, dont la Guilde, puis Solo. 

Ce comics nous entraine dans un univers dangereux, où quelques humains, mauvais pour la plupart, côtoient des animaux antropomorphes. Solo est un combattant aguerri, qui essaie de conserver son âme intacte malgré les nombreuses épreuves qu'il traverse. Dans ce premier tome, le lecteur l'accompagne à partir de son départ du foyer. On suit ses réflexions de chasseur, et celles, plus profondes, sur le sens de sa vie, ses souvenirs et ses attentes. 

Il manque peut-être une véritable faille pour qu'on s'attache totalement à celui qui semble presque inébranlable, voir immortel. Car même si ses souffrances nous sont dites, il continue toujours d'avancer, de vaincre, soumis seulement en apparence aux plus puissants qui croisent sa route. Pour autant, les personnages sont vraiment intéressants. Un dossier en fin d'ouvrage nous en dit plus sur chaque espèces et ses caractéristiques. L'auteur a développé un univers particulièrement riche, dans les décors, les habitants qui peuplent ce monde, les hiérarchies, les rapports entre chacun... Ce premier volume développe déjà de nombreux enjeux humains et politiques passionnants.

Graphiquement, le parcours et l'expérience d'Oscar Martín ressortent. Son dessin très cartoon est superbe, et les mouvements, les cadrages, la mise en scène, sont très proches de l'animation. Le rendu est particulièrement dynamique, vivant. Le chara design est très réussi, et on se régale face à chaque personnage, même les bestioles qui traversent juste une ou deux cases. La colorisation est assez sobre, et appuie bien l'atmosphère qui plâne sur ce monde abimé.

Ce premier volume est une très bonne surprise. Un destin sombre, mais captivant dans un univers chaotique riche et passionnant. On aurait aimé développer plus encore d'empathie pour le héros, mais il n'en reste pas moins un personnage intéressant, qui nous entraine avec lui dans sa lutte pour survivre et peut-être, un jour, retrouver le bonheur.