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par Thomas Mourier - le 19/09/2022
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par Thomas Mourier - le 19/09/2022

Kazé en devenant Crunchyroll change sa charte graphique, propose des jaquettes de remplacement et enflamme les lecteurs

À partir du 1er octobre la marque Kazé disparaît, absorbée par le géant Crunchyroll qui ajoute un catalogue manga et DVD à ses actifs. Pour les lecteurs, seulement un changement esthétique, mais aux conséquences désastreuses pour la planète.

Un changement de marque qui arrive en librairie à partir du lancement de la série événement Dandadan et de la réédition attendue d’Hokuto no Ken, deux bonnes raisons de se réjouir, mais la marque a souhaité harmoniser ses collections en adoptant un design commun pour tous ses titres, un dos noir homogène qui fait débat. 

Les nouvelles séries seront concernées, mais à terme, indique le communiqué de presse, tous les titres au catalogue seront harmonisés avec de nouvelles jaquettes au fur et à mesure des sorties et réimpressions. 

Un drame en deux temps 

De nombreux lecteurs se sont indignés de ce changement esthétique, comparant les versions françaises et allemandes, proposant alternatives ou pétition. Un mouvement qui a quand même conduit à une prise de parole de l’éditeur sur ses réseaux sociaux pour temporiser et peut-être modifier sa décision : 

Outre le côté esthétique, je vous laisse vous faire un avis, plus complexe : l’éditeur propose de remplacer toutes les jaquettes des collections en cours par de nouvelles avec le bon logo et cette identité. 

Dès l’annonce de cette transformation, les lecteurs de manga nous ont fait part de leur inquiétude concernant l’uniformité de leur collection, en particulier au niveau du dos des livres (la partie visible lorsqu’ils sont rangés sur une bibliothèque) sur les publications en cours.

Un dispositif va être mis en place pour que chacun obtienne les nouvelles jaquettes des tomes précédemment estampillés Kazé et passer ainsi l’ensemble de sa collection dans la version Crunchyroll. 

La commande de ces jaquettes sera entièrement gratuite, sans obligation de fournir une preuve d’achat. Il suffira d’en faire la demande sur une page internet dédiée qui sera lancée en octobre 2022 sur http://www.kaze.fr      

Sur cette page, il vous sera demandé de renseigner les séries pour lesquelles vous souhaitez obtenir les jaquettes Crunchyroll. Celles-ci vous seront envoyées gratuitement par l’éditeur et par courrier, au fur et à mesure des réimpressions.

Alors ce qui peut paraître une bonne idée est un peu dérangeant en pleine crise mondiale des matières premières et en particulier du papier. L’éditeur va imprimer des millions de jaquettes supplémentaires (à celles des albums qu’il réimprime pour vendre) pour satisfaire un besoin esthétique ? 

Une problématique esthétique écologique ? 

On rappelle que le seul T1 de Kaiju N°8 a été tiré à 250 000 exemplaires (et déjà 6 volumes de publiés à changer), que le seul T1 The Promised Neverland  a été lancé à 100 000 exemplaires (et la série est terminée en 20 volumes mais quid de la prochaine réimpression qui va dépareiller la série, les jaquettes seront à refaire pour les prochain.e.s lecteur.trice.s).

Je vous laisse apprécier l’ampleur des tirages de jaquettes pour des centaines de titres dont des blockbusters de cette taille. 

Ou pour les séries au long cours. Si on prend Rinne : 37 tomes sur 40 de publiés ou encore Initial D : 45 sur 48 de publiés. Est-ce que les lecteurs vont demander les 40 jaquettes à la sortie du tome suivant ?  

On peut comprendre l’agacement de certains lecteurs face à des titres aux dos dépareillés ou l’envie d’avoir une collection harmonieuse dans sa bibliothèque, mais pas à ce prix. Ces changements esthétiques pour les lecteurs, ou marketing pour l’éditeur ne devraient pas prendre le pas sur le bon sens. 

Rien que pour ces quelques séries, les chiffres sont énormes, ajoutons à cela que les jaquettes sont envoyées par la poste au lieu d’être seulement disponible en librairie ou centralisé avec d’autres commandes, et le bilan carbone s’alourdit encore de ses milliers d’envois. 

Que vont devenir les jaquettes précédentes, celles qui attendent en librairie, dans les entrepôts, quand on pense aux chiffres démesurés du pilon et du coût écologique du recyclage du papier (lire l’enquête ici). 

Logo différent ou non, cette solution est trop coûteuse, espérons que l’éditeur va prendre le temps de réfléchir à sa stratégie et opter pour une alternative moins destructrice. 


Illustration principale : photo de Pixabay sous licence libre.

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